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Gestion Immobilière Tissinié : Une transmission en toute transparence

Anticiper, porter des valeurs communes, discuter de tout et ne pas oublier les collaborateurs : exemple d’une transmission idéalement lancée, avec Laurent Tissinié et Thierry Mirabello.

C’est une des voies à suivre pour transmettre son entreprise. Pas la seule évidemment mais une qui a toutes les chances d’être couronnée de succès. Pour ce faire, Laurent Tissinié, président du cabinet Gestion Immobilière Tissinié (GIT), fondé en 1986 par ses parents, et Thierry Mirabello, associé depuis quelques semaines et futur repreneur, ont pris le temps avant de signer. Le temps de ne rien laisser au hasard.


Transmission d’entreprise : « Tout se dire, même les choses qui fâchent »

Thierry Mirabello et Laurent Tissinié ©S.Guiné

« Il y a un an, je me posais des questions sur la suite, sur ce que je voulais impulser », raconte Laurent Tissinié, 55 ans. «  Ma fille n’étant pas intéressée et le personnel non plus, l’idée était de trouver quelqu’un qui puisse incarner nos valeurs (l’honnêteté, la confiance et le respect). J’ai échangé avec un ami, qui avait transmis sa boîte. J’avais déjà l’option de vendre à un grand groupe immobilier et d’avoir un gros chèque et mon ami m’a demandé : tu ne vois personne dans ton entourage ? Je lui ai répondu que je voyais bien quelqu’un mais qu’il était parti il y a 10 ans pour créer sa boîte. Là mon ami m’a dit : ce n’est pas grave, mets-lui une petite graine dans la tête. Ensuite il y a eu un concours de circonstances ici avec une gestionnaire qui est partie. Et là, cela s’est imposé, j’ai tout de suite envoyé un SMS à Thierry pour qu’on parle du projet. Je lui ai dit : j’ai 55 ans, dans sept ans j’aurai remboursé mes crédits et j’aimerais vous proposer une association par étapes, pour que dans sept ans vous puissiez reprendre l’intégralité de l’entreprise ». Thierry Mirabello, 35 ans, confie avoir d’abord été « surpris  ». « Mais c’était une bonne surprise parce que c’était pour moi une opportunité. Et on a pu, avec le temps, puisque cela a duré un an, trouver la bonne formule. Je garde mon entreprise, qui reste indépendante et je suis physiquement ici, dans l’opérationnel, pour continuer le développement. Cela fait un mois et cela se passe très bien  ». « C’est au-delà de nos espérances  », ajoute Laurent Tissinié. « C’est comme deux copains qui se sont perdus de vue, qui se retrouvent et ont envie d’écrire une nouvelle page », glisse-t-il en souriant, avant de mettre en lumière l’importance « d’avoir pris le temps ».

Vision


«  On s’est quasiment vu toutes les semaines. On a bâti le projet, on a abordé tous les sujets, ceux qui fâchent et les projets, ce qu’il avait en tête et mes recommandations  ». Les sujets qui fâchent ? «  J’avais tout noté dans un carnet  », explique Laurent Tissinié. « Les vacances, s’il y a un problème avec le personnel, les relations avec nos épouses, qui travaillent avec nous, quel expert-comptable prendre, quel avocat prendre… On a peut-être fait tout ce qu’il ne fallait pas faire !  », détaille-t-il. «  Un vendredi après-midi, Laurent est venu avec une liste et on a tout regardé point par point », résume Thierry Mirabello, qui a débuté sa carrière dans l’immobilier au sein de GIT, de 2007 à 2014, et se retrouve aujourd’hui directeur général avec 25 % des titres. « Ce projet-là, pour moi, est aussi un projet humain, je ne me serais pas associé à quelqu’un d’autre que Laurent  », admet-il. Pour Laurent Tissinié, il y avait également un élément très important à prendre en considération : les collaborateurs. « Le plus dur dans ce projet de transmission, cela n’a pas été du tout de discuter chiffres. La seule inquiétude, c’était le personnel ». Et il a fallu rassurer tout le monde. «  Si j’avais vendu à un grand groupe, leur place aurait été menacée  », reconnaît le président de GIT. «  La logique d’un groupe national est de nourrir les actionnaires, ce n’est pas forcément d’embaucher. Les groupes qui m’ont approché ont des projets de logiciels d’intelligence artificielle qui permettent d’être beaucoup plus productif mais qui pourraient laisser sur le carreau pas mal de personnes. Même s’il faut se servir de ces outils, ce n’est pas ma vision des choses ». Sonia Erguy, assistante de direction pour le cabinet depuis huit ans et qui constate « une razzia à l’heure actuelle des grands groupes  », a vu d’un bon œil l’arrivée de Thierry Mirabello : «  J’ai toujours fait le choix de ne pas aller dans ces grands groupes parce que cela ne me correspond pas. Mais on sait qu’au bout d’un moment il y a un problème de passation dans la société, à long ou moyen terme. Le fait d’être associés à Thierry, c’est une continuité de ce qui fait la valeur du cabinet Tissinié  ».

Photo de une : Toute l’équipe de Gestion Immobilière Tissinié avec, au centre, Laurent Tissinié et Thierry Mirabello ©Gestion Tissinié Immobilier)

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