Il faudrait quand même

Il faudrait quand même réussir à passer du papier au dématérialisé...

Combien d’arbres ont-ils été abattus pour fabriquer le papier sur lequel nous remplissons des formulaires qui s’en vont ensuite dormir dans les dossiers des administrations ? Des forêts entières ! Si internet commence doucement à grignoter sur cette paperasse, nous sommes encore loin d’un monde idéal où toutes nos petites affaires tiendraient dans une clé USB...
Les dernières consultations électorales en ont donné un exemple frappant : pour les présidentielles et les législatives, chaque électeur aurait pu recevoir par voie dématérialisée les professions de foi des candidats dont on se demande bien si quelqu’un, quelque part, continue encore à les lire. Mais à la place de newsletters “branchées", qui pourraient comporter de la musique et des vidéos à la fois "live" et "fun" des candidats sur leurs lieux de vacances, on nous inflige encore des prospectus papier qui nous affligent. Pour lesquels on continue à massacrer à la tronçonneuse les pins des Landes et des Vosges...
Il y a aussi des services, comme celui des Impôts, qui invite les contribuables à déclarer sur le net... tout en continuant à envoyer les formulaires et leurs modes d’emploi en papier, à conserver trois ans au moins...
Enfin, il y a ceux qui vivent (déjà ?!) au XXIème siècle. Comme cette compagnie d’assurance pour laquelle je devais récemment remplir un "dossier" pour une proche âgée ne maîtrisant pas l’ordinateur. Pour ces spécialistes de l’ouverture de parapluie, l’avis d’imposition 2016 regroupant la totalité des retraites ne suffit pas. Il leur fallait aussi le détail de
chacune des pensions, qui verse combien et quand - mensuellement, trimestriellement ?- et sur quel compte.
Ma parente a essayé de se débrouiller toute seule au téléphone. Voix électronique : "vous serez facturé 9 centimes après le bip, plus le prix de la communication locale. Vous pouvez être enregistré par notre service qualité ; Tapez 1, tapez 2, je n’ai pas compris, tapez dièse, Tous nos conseillers sont occupés..."
Finalement, abandon de la procédure téléphonique (avec un sentiment de déclassement après cet échec), et appel au secours des proches. "Mais mamie, pourquoi veux-tu le détail de tes retraites puisque les Impôts
indiquent le montant total de tes revenus ? Plus officiel il n’y a pas, ça devrait leur suffire
".
Mais non, ce n’est pas suffisant pour les marchands de parasols.
Alors le fiston se dévoue, surfe sur internet, tape 1, 2, pour ensuite... imprimer sur un papier le résultat de sa recherche qui sera... finalement... scanné par l’assurance, satisfaite d’avoir ainsi récupéré des infos qu’elle avait déjà. Ubu, pas mort.
Avec mamie, on a décidé de ne pas trop s’énerver et de continuer à vivre heureux auprès de nos arbres, enfin tant qu’il en reste..

deconnecte