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Industrie : ATI-CA et la Région aux côtés des entreprises en voie de modernisation

La frontière entre l’artisanat et l’industrie est parfois perméable et mouvante. L’entreprise Lac, belle maison azuréenne de la chocolaterie et de la pâtisserie, en est un exemple parlant tant elle a su incorporer aux ingrédients d’un savoir-faire traditionnel les nécessités de la modernité. Son essor et son succès reposent, certes, sur son exigence qualitative. Mais ils sont aussi le fruit de ce savant dosage entre la main qui maîtrise et la machine qui multiplie. Avec fidélité.

Logique donc que l’Alliance des techs et des industries Côte d’Azur (ATI-CA), un réseau d’entreprises qui fédère l’écosystème industriel au regard des enjeux à venir, ait choisi d’organiser, le 12 novembre, une rencontre professionnelle dans les locaux de cette société installée à La Trinité, où s’affaire une partie de ses 55 salariés. Objectif de cet atelier de travail : "apporter à tout dirigeant la meilleure démonstration in situ de solutions industrielles mises en œuvre, l’illustration de bonnes pratiques à suivre en matière de production", comme l’a expliqué, avant une visite du laboratoire de fabrication, Michel Manago, président d’ATI-CA. "L’histoire de Pascal et Valérie Lac se rapproche d’un bon nombre d’industriels de notre territoire, toutes filières confondues. Une histoire qui commence par le courage d’entreprendre, qui exploite une vocation et des valeurs "métier".

Autour de Michel Manago (sixième en partant de la gauche), président d’ATI-CA, Ladislas Polski, maire de La Trinité, Daniel Sfecci, vice-président de la CCI Nice Côte d’Azur en charge de l’industrie, et des entrepreneurs invités à découvrir le laboratoire du chocolatier-pâtissier Pascal Lac. DR J.P

Le Parcours Sud Industrie 4.0

Une telle initiative, couronnée par la réussite, c’est "un élément de fierté", pour le maire de la commune. "Un rayonnement" que Ladislas Polski veut voir soutenu par les collectivités. "Du développement des entreprises dépendent la création de richesses et notre modèle social". D’où l’importance de les maintenir en phase avec les contingences de leur époque. Et c’est la vocation du Parcours Sud Industrie 4.0, animé par la Région, dont la présentation a aussi été au menu des invités d’ATI-CA. Entre deux dégustations de gourmandises...

Axel de Charentenay (DR J.P)

Ce programme, qui entend contribuer à la transformation vers l’industrie du futur des TPE et PME régionales, a été initié en 2017 par l’Etat. "Ce dernier a constaté que les entreprises françaises avaient un retard conséquent dans ce domaine par rapport à leurs concurrentes européennes. Il s’est donc engagé à accompagner 10 000 d’entre elles à l’horizon 2022", a indiqué Axel de Charentenay, en charge du dossier pour Rising Sud, l’agence de développement économique de la Région. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 500 entreprises peuvent ainsi bénéficier d’un soutien stratégique, voire d’un coup de pouce financier.
Le parcours a pour support une plateforme internet (www.parcours-sud-industrie.com) sur laquelle les entreprises font acte de candidature. "Cette formalité ne prend que cinq à dix minutes". Trois étapes sont ensuite prévues. Un diagnostic plus ou moins approfondi de l’outil de production et des besoins de transformation est d’abord réalisé. "Il conduit à la définition d’une feuille de route. Sur les actions prioritaires, nous mettons des experts à la disposition du dirigeant", ajoute Axel de Charentenay, en précisant que "Rising Sud n’impose rien au chef d’entreprise, qui reste le pilote du projet".

Jusqu’à 200 000 euros d’aide

Au cours de cette phase d’accompagnement, l’agence étudie notamment les moyens d’améliorer la transition écologique (dépense énergétique, gestion des déchets...) de la démarche industrielle tout en fournissant un appui en matière d’ingénierie financière, par exemple pour la constitution des dossiers de demande de subventions. De l’argent public (Etat et Région) attend en effet les entreprises. Et le montant des aides est alors compris entre 50 000 et 200 000 euros en fonction de leur taille et de leur lieu d’implantation. "Une TPE localisée en territoire d’industrie pourra obtenir un taux d’aide de 70%".
Pour 2020, une dotation de 3 millions d’euros a été votée. Elle concerne quatre des six leviers de compétitivité définis par le Parcours Sud Industrie 4.0. "Le projet de transformation doit en intégrer au moins un", à savoir les objets connectés et l’internet industriel, les technologies de production avancées, les usines et lignes/ilots connectés ou encore les nouveaux modèles économiques et sociétaux.

Depuis le lancement du programme fin 2019, 160 entreprises se sont manifestées auprès de Rising Sud. Parmi elles, 80 ont entamé le parcours, qui dure généralement six mois, et une quinzaine s’est partagée 1,7 million d’euros déjà débloqué. "Si le financement n’est pas systématique", rappelle Axel de Charentenay, "l’accompagnement reste une aubaine pour les structures industrielles, car il est entièrement gratuit en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce n’est pas le cas dans toutes les régions".

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