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Initiative Nice Côte d’Azur : 20 ans de succès !

Des experts comptables, des avocats, des cadres et des patrons bénévoles accompagnent les jeunes créateurs ou repreneurs d’entreprises. Et ça marche !

Il y a trente ans, alors que le chômage de masse faisait déjà des ravages, un sociologue, un consultant en entreprise et un économiste ont créé en région parisienne la première structure destinée à aider et accompagner les créateurs ou repreneurs d’entreprise. Cette démarche pragmatique a fait ses preuves. Elle a ensuite été reproduite partout en France : on compte maintenant 220 plateformes Initiative, dont celle de Nice Côte d’Azur, qui fête le 14 septembre ses vingt ans d’existence au service de l’économie et des hommes et femmes du territoire.

Une "Initiative" durable

"Elle a été créée par Gérard Ruff, expert comptable, avec des avocats du Droit des affaires, des banquiers, des représentants des organismes consulaires et des collectivités. Elle appartient au réseau national qui créé chaque jour 120 emplois dans le pays" commente son actuel président, Sébastien Bertoni. Il a pris les commandes suite au départ de la directrice Véronique Pince qui a tenu le cap de l’association pendant 20 ans, et il s’apprête à passer la main à son tour, l’année prochaine, à Valérie Ammirati, expert comptable à Nice.
"L’an dernier, nous avons prêté 1 M€ à des entrepreneurs ou repreneurs qui se sont installés sur les 49 communes de la Métropole et sur les 13 du Pays des Paillons. Chacun d’eux a bénéficié d’un prêt à taux zéro - 7500 euros en moyenne - qui leur a permis ensuite de faire levier auprès des banques pour financer la totalité de leur projet".
Avec les prêts complémentaires, ce sont 9 M€ qui ont été injectés sur le territoire.

Les petits prêts deviendront grands

D’où vient l’argent prêté ? Du secteur "public" (Métropole, Conseil régional, État) et du "privé" (banques, entreprises mécènes). Mais aussi des remboursements des emprunteurs qui permettent de financer de nouveaux projets ! Initiative a ainsi permis l’an passé de maintenir une boucherie à Isola ou un restaurant à Saint Dalmas-le-Selvage. Ce qui peut paraître anecdotique vu de Nice, mais qui est important dans nos villages, pour garder une vie économique et sociale de proximité.
Depuis sa création, à côté de ces centaines de petites entreprises qui ne sont pas forcément "visibles", la plateforme a aussi contribué à de belles réussites. Comme celle d’Emilie’s Cookies, née il y a dix ans, en passe maintenant d’ouvrir plusieurs dizaines de franchises. Elle revient d’ailleurs devant lnitiative pour le financement de son développement (un emprunt de 30 000 €, qui sera considéré comme de l’apport pour un prêt complémentaire par les banques). Ou encore ce jeune plombier, qui a déjà réussi à créer plusieurs emplois sur Nice en quelques années. Ou ce couple proche de la retraite, qui s’était promis de reprendre un jour l’entreprise dans laquelle ils s’étaient rencontrés et fait leur apprentissage...
"Il y a beaucoup de belles histoires comme celles-ci" explique le secrétaire Éric Paysse, citant celle de Sophia Conseil, qui a démarré en 2005 avec trois personnes et qui compte aujourd’hui 250 collaborateurs pour 10 M€ de CA ! Et Wizishop, qui emploie une cinquantaine de personnes pour mettre en ligne des boutiques marchandes.

Faire mûrir les projets pour les rendre viables

Avant de prêter le premier euro, le comité d’agrément d’Initiative Nice-CA étudie en détail les dossiers des candidats. "Ce qui pêche le plus souvent, c’est la partie commercialisation. Nous voyons arriver des gens qui connaissent bien leur métier, mais qui ne savent pas comment s’y prendre pour vendre. On les guide, on les fait maturer" poursuit Éric Paysse. "Mais les choses évoluent positivement puisque l’on reçoit de plus en plus de jeunes bien formés dans des écoles ou à l’université, avec des projets déjà bien réfléchis".
La plateforme s’applique aussi à mettre tous ces entrepreneurs en réseaux et en clubs. "Il ne faut surtout pas qu’ils restent isolés. Il est plus facile de franchir les obstacles en étant épaulés, en bénéficiant des retours d’expériences des autres" conseille Sébastien Bertoni. "Nous favorisons donc les rencontres de business BtoB. On a lancé un club des créateurs avec la Jeune Chambre Économique de Nice Côte d’Azur". Il y a encore beaucoup trop de chefs d’entreprises qui bossent six jours et demi sur sept, douze heures par jour, pour ne sortir au final qu’un petit smic. Notre job, c’est de les aider à se lancer dans de bonnes conditions".

Un taux de survie record

Alors qu’une entreprise sur deux en France disparaît au bout de trois ans, le taux de survie de celles qui ont été accompagnées par Initiative Nice Côte d’Azur dépasse les 80 %. Ce résultat - qui n’est guère améliorable, la vie des affaires n’étant pas un long fleuve tranquille... - est obtenu notamment par un suivi régulier, par la création de binômes entre jeunes et patrons aguerris.
Est-ce vraiment si difficile d’entreprendre en France comme on l’entend souvent dire ? "Il n’y a pas beaucoup de freins à la création. Le juridique est léger, surtout quand on a un interlocuteur pour guider le néophyte" conclut le président. Qui, lui même, a été accompagné par Initiative lorsqu’il a créé il y a 17 ans sa boîte de publicité sur Nice.

Photo de Une : Eric Paysse et Sébastien Bertoni (JMC

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