Interdiction des location

Interdiction des locations saisonnières à Nice : un feuilleton globalement nuisible

La bataille des locations saisonnières à Nice n’aura sans doute que des perdants. D’un côté le maire de Nice, Christian Estrosi, allié de circonstance de la Fédération de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme Nice Côte d’Azur (FHRTNCA). De l’autre, l’Union des professionnels de la location touristique (UPLT), pour l’instant vainqueur sur le terrain juridique d’une opposition sur fond de Covid-19.

Rappel des sources du conflit

Pour limiter pendant les vacances d’hiver l’afflux de touristes dans sa ville, fortement impactée par l’épidémie, Christian Estrosi a pris, le 25 janvier, un arrêté municipal interdisant les locations saisonnières du 6 au 20 février sur sa commune. Et il a suggéré au préfet des Alpes-Maritimes d’en faire de même pour l’ensemble du territoire départemental. Une initiative sans succès. Ce qui a son importance.
Et pour cause ! Le fait que le représentant de l’Etat n’ait pas suivi le maire de Nice a pesé dans l’analyse du tribunal administratif de Nice -saisi en référé par l’UPLT- lequel a suspendu le dit arrêté municipal, le 8 février. Une migration touristique modérée en raison de l’annulation du Carnaval et une rupture d’égalité par rapport aux communes voisines ont par ailleurs été évoquées pour justifier la décision du juge, qui a constaté que "l’arrêté attaqué portait une atteinte immédiate au droit pour les citoyens d’user, de jouir et de disposer de l’intégralité de leurs biens et à la liberté du commerce et de l’industrie des professionnels dont l’activité porte sur la location saisonnière".

La ville de Nice a immédiatement indiqué qu’elle faisait appel

Mais sans attendre le verdict du Conseil d’Etat, la FHRTNCA a fait savoir sa colère, criant à l’injustice par la voix de son président : "Les hôteliers et les restaurateurs ne sont pas logés à la même enseigne que les loueurs. Il n’existe pas d’égalité entre eux et nous. Le deux poids deux mesures semble malheureusement être devenu la règle dans ce combat inégalitaire qui nous oppose". Et Denis Cippolini de poursuivre : "Aucun cluster n’a été constaté dans un hôtel jusqu’à ce jour. Aucun comportement incivique non plus, pas de fêtes réunissant plusieurs dizaines de personnes, alors que les récalcitrants s’en donnent à cœur joie en toute impunité dans une location saisonnière".
Même si la justice s’est prononcée en faveur de l’UPLT, l’initiative du maire de Nice a sans doute eu le temps de freiner le marché de la location saisonnière.

La "publicité" découlant du feuilleton juridique en cours risque quant à elle d’ancrer un peu plus la capitale azuréenne, aux yeux des touristes, dans une image de destination à éviter. De quoi nuire aussi aux hôteliers...

Photo de Une DR J.P

deconnecte