L'économiste Jean-Pierre

L’économiste Jean-Pierre Petit a exposé sa vision du monde et livré ses prévisions aux adhérents du MEB

Vendredi 16 septembre à l’Hermitage Monte-Carlo, en présence de S.E. M. Pierre Dartout, Ministre d’Etat, le Président des Cahiers Verts de l’Economie Jean-Pierre Petit a dressé avec brio un état macroéconomique du monde, livrant de précieuses informations et prévisions. Une conférence particulièrement instructive, organisée en partenariat avec Jutheau Husson.

Jean-Pierre Petit n’est pas le type d’orateur à rester en place

Micro à la main, il expose son propos avec un enthousiasme communicatif, circulant de table en table, questionnant les uns, interpellant les autres, glissant un bon mot, une anecdote, ou parfois même, une petite pique à l’encontre de tel ou tel dirigeant qui n’aurait pas sa faveur. Bref, pour ceux qui ne connaissaient pas encore le personnage - de passage en Principauté chaque année dans ce cadre depuis 2018 - ils n’ont pas été déçus par ce one man show de la prospective économique. Car si la forme a su capter l’attention des quelques 120 entrepreneurs et officiels présents, le contenu n’en n’était pas moins remarquable.

Le Président des Cahiers Verts de l’Economie s’est bien entendu penché sur le conflit ukrainien dont les conséquences sont particulièrement lourdes pour l’Europe. Une guerre prévue pour être éclair mais partie pour durer selon l’économiste, en raison notamment du manque de rationalité des dirigeants moscovites.

Concernant la crise du gaz qui secoue le Vieux Continent et qui se répercute sur le prix de l’énergie en général, elle serait loin d’être finie. Les hypothèses émises à partir d’une baisse de la consommation de 15% et d’une diversification des importations et des productions ne suffiraient pas à couvrir tous les besoins. Des secteurs comme l’industrie lourde, les transports, l’agroalimentaire ou le textile pourraient notamment pâtir de cette situation.

Plus généralement au niveau mondial, la situation révèle un ralentissement généralisé de l’activité. La gestion stricte de la crise sanitaire en Chine n’a pas permis à cette dernière de prendre le relais de croissance, pénalisant ainsi toute la région. Aussi pour Jean-Pierre Petit, parmi les grands acteurs économiques mondiaux, ce sont finalement les Etats-Unis qui s’en sortent le mieux, sans briller cependant, et notamment grâce à leur moindre dépendance extérieure pour l’énergie. Quant à l’Europe, elle a raison selon lui de protéger massivement les ménages par des mesures de soutien. Malgré le risque de boucle inflationniste, il estime que ce maintien d’activité permet de limiter la décroissance et les conflits sociaux à un prix réduit, en raison des taux réels encore négatifs. A propos de l’inflation justement, l’économiste estime que l’on atteint actuellement un pic mondial, à l’exception de l’Europe qui devrait voir ses indices monter jusqu’à l’année prochaine.
D’un point de vue financier enfin, les taux longs approcheraient également un pic. Et au jeu des petits conseils sur les cours des actions, Jean-Pierre Petit appelle à la prudence, la tendance haussière des marchés ne serait pas encore amorcée selon lui.

En fin d’exposé, l’économiste s’est prêté avec plaisir au jeu des questions. Une façon de conclure en toute convivialité cette conférence qui aura ravi autant les experts que les néophytes grâce au talent de l’orateur du jour.


A noter : La prochaine conférence économique du MEB se déroulera le 4 octobre à l’occasion du salon Monaco Business, avec l’intervention de Christophe Barraud, chef économiste et stratégiste chez Market Securities.

Photo de Une : Intervention de Jean-Pierre Petit devant 120 représentants d’entreprises membres du MEB et officiels. ©MEB/Carte Blanche

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