L'intérim prend la crise

L’intérim prend la crise de plein fouet

Avec l’épidémie de COVID-19, la France tourne au ralenti depuis une dizaine de jours. Le secteur de l’intérim ne fait pas exception. La diminution de l’activité dans les agences se fait clairement sentir. Si la quasi-totalité d’entre -elles ont fermé leur porte, d’autres restent provisoirement ouvertes pour répondre aux demandes exclusivement par téléphone.

Inévitablement, l’épidémie de covid-19 a un fort impact sur la vie des entreprises et par conséquence sur les besoins en intérimaires, dont le nombre de missions est réduit pratiquement à néant. D’après un communiqué de la fédération « Prism’emploi » qui regroupe les entreprises du secteur, 500 000 emplois intérimaires devraient être supprimé d’ici la fin du mois de mars. Les baisses d’activité évoluent selon les secteurs « de 60% à 90% », explique le patronat de l’intérim. L’industrie et le BTP représentent à eux seul 60% de l’emploi en intérim et la grande majorité des activités sont à l’arrêt.
« Dans nos métiers, nous avons beaucoup d’intérimaires car on a des difficultés à embaucher. Je pense que lorsque l’activité va reprendre, si elle reprend, certains intérimaires ne viendront peut-être pas travailler pour nous parce que l’on se sera arrêté pendant une certaine période. C’est un risque qu’on prend, mais en connaissance de cause », précise la présidente de la fédération du BTP 06, Laure Carladous.

« Sur les 160 personnes que l’on faisait travailler il y a encore deux semaines, il ne nous reste plus que quatre ou cinq personnes en poste  » déplore Ahlem Rouis, de l’agence Adéquat à Nice. « Si la personne dispose d’un long contrat, on va l’emmener jusqu’à la fin de ce contrat en appliquant le chômage partiel. »
De fait, l’activité des différentes agences se limite actuellement au remplissage des attestions Pôle emploi pour un retour au chômage, ou à répondre aux questions des intérimaires qui ne savent plus vers qui s’orienter dans leurs différentes démarches.

Malgré une activité complètement à l’arrêt dans le bâtiment, certains intérimaires ont toutefois réussi à se reconvertir dans la livraison par exemple. Pour l’heure, seules les branches de l’agroalimentaire et du transport fonctionnent encore. « Quelques personnes qui n’ont pas peur et veulent travailler nous contactent pour savoir ce que l’on peut leur proposer  », précise la responsable de l’agence Samsic emploi de Nice.

Photo de Une : illustration DR

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