La boule de cristal (...)

La boule de cristal et la tentation du Havre...

Attendu au tournant, forcément, Emmanuel Macron, pour sa dernière intervention télévisée. Comme prévu, il a annoncé sur un ton gaullien que la pression est, sinon totalement abandonnée sur le coronavirus, du moins relâchée pour notre société "outragée", "martyrisée" et un peu plus "libérée" avec le recul de l’épidémie en France. Dans cet univers médiatique, nous n’avons finalement rien appris dimanche soir qui n’ait déjà été annoncé préalablement dans les gazettes et sur les écrans. à croire que les journalistes ont soit une boule de cristal, soit des dons médiumniques. Leurs prédictions - pas toujours vérifiées - affadissent forcément la parole présidentielle en lui enlevant sinon l’effet de surprise du moins celui de la primauté et en lui donnant un petit air de "déjà vu, déjà entendu". Pourtant, annoncer la fin du confinement économique et la nécessité de travailler plus ne sont pas de "petites" nouvelles tant cela impactera notre vie au cours des deux prochaines années et même de la "décennie". Un autre monde vient de s’ouvrir.
Il est drôlement malin ce Donald ! Alors que le coronavirus continue à sévir aux USA avec plus de deux millions de personnes contaminées et près de 120 000 morts, le candidat à sa réélection demande à ses supporters ayant l’intention d’assister à ses meetings de s’engager à ne pas ouvrir de poursuites en cas de contamination au Covid-19. On leur demande de signer préalablement une décharge de responsabilité.
Trump irresponsable, en effet...

Depuis Alphonse de Lamartine et la classe de 6ème, on se doute bien que les objets inanimés ont une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer. Il faut croire que le numérique aussi : dans le contexte des manifestations contre le racisme aux états-Unis, Amazon vient d’interdire à la police d’utiliser son logiciel de reconnaissance faciale, les manifestants estimant que les systèmes de surveillance ciblent les personnes noires de façon disproportionnée. Que le géant de Seattle se méfie à ce point de sa propre création en dit long sur la confiance que l’on peut accorder à l’usage des technologies numériques et à leur impact sur nos libertés individuelles...

"Retenez-moi, sinon je retourne au Havre". C’est grosso-modo la teneur de l’entretien que le Premier ministre a eu mardi avec
Emmanuel Macron. Nous n’étions pas sous le tapis pour surprendre la conversation, mais Édouard Philippe a confié l’esprit de cette entrevue au quotidien Paris Normandie, le journal de "sa" ville. Alors qu’Alain Juppé eut la tentation de Venise après son passage à Matignon,
le toujours actuel chef du gouvernement serait prêt à rempiler jusqu’à la fin du quinquennat. Mais, en cas de désaccord avec la président, il pourrait avoir sinon la tentation d’Antifer, du moins celui de retrouver "sa" mairie à temps plein.

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