La Fédération du Commerce

La Fédération du Commerce Niçois et de l’Artisanat à pied d’oeuvre pour préparer la sortie du confinement

La FCNA, Fédération du Commerce Niçois et de l’Artisanat qui représente 22 associations, près de 1 400 commerces composés de commerçants, d’artisans et grandes enseignes situés sur le territoire niçois, se prépare déjà pour relancer l’économie locale d’ici quelques semaines. Philippe Desjardins, président de la FCNA, explique comment la Fédération accompagne les commerces de la ville depuis le début du confinement et les mesures qu’il prend pour les aider à s’en sortir.

Comment vous êtes-vous organisés depuis le début du confinement ?

Au moment de la déclaration du président de la République, j’ai anticipé et j’ai fait un courrier au maire de Nice, président de la Métropole et à Monsieur le Préfet pour régler les problématiques des loyers, des prêts, des impôts, des banques, etc. Des problématiques qui se sont résolues ces quinze derniers jours. Tous les jours, nous obtenions une réponse (positive ou négative) à nos questionnements, que nous pouvions transmettre aux membres de l’association. Ces quinze derniers jours n’étaient que du stress pour les commerçants qui se demandaient comment ils allaient nourrir leur famille, parce que derrière le mot commerçant, on oublie souvent que c’est un homme, une femme, une famille, surtout dans les petits commerces. Ce ne sont pas des multinationales avec un service juridique ou DRH...

Communiquez-vous beaucoup avec les commerçants ? Et comment ?

Nous avons fait énormément d’échanges, sur les groupes WhatsApp de nos associations. Les commerçants s’entraident, râlent, échangent entre eux, et moi je n’interviens que pour les « recadrer » pour ne pas qu’ils partent dans un stress permanent, en leur faisant passer les informations et les prévenir quand il y a des mises à jour sur les sites internet de la Chambre de Commerce et la Chambre des Métiers et de l’artisanat, les tenir au courant des nouveautés annoncées par le maire ou le préfet, etc. Je ne suis pas sur les vingt-deux WhatsApp, mais sur huit d’entre eux en permanence. Et nous faisons en sorte de faire tourner les informations. Après, nous avons eu la malchance d’avoir ’’déjà connu ça’’ avec les attentats de 2016, donc les commerçants étaient ’’déjà préparés’’ et habitués à l’utilisation des réseaux sociaux. Ils communiquent beaucoup et cela permet de montrer que, lorsqu’on est soudés, surtout dans une association commerçante, les choses avancent.

Quelles initiatives sont mises en place en ce moment ?

Justement, nous avons travaillé dimanche avec tout le cabinet du maire et Monsieur Estrosi sur un projet, qui est effectif depuis lundi 13h, de mise à disposition de masques à destination des magasins ouverts parce que jusqu’à présent, ils n’en avaient pas. Bien sûr, c’est en fonction des stocks disponibles, car ils sont d’abord à destination des personnels soignants. Mais grâce au "drive", situé au Palais des Expos de Nice, les commerçants qui font partie d’une des associations peuvent venir récupérer un masque, offert gracieusement par la mairie.

Commencez-vous à préparer la sortie du confinement ?

Effectivement, nous travaillons main dans la main avec la Chambre de Commerce et d’Industrie, Nice Shopping et la ville de Nice, etc. Nous commençons déjà à cogiter sur « comment faire redémarrer le tissu économique de la ville de Nice ». Nous essayons premièrement de voir si les grands magasins, les commerces de proximité, les centres commerciaux, etc, sommes tous sur la même longueur d’ondes. Via des visioconférences ou des appels téléphoniques nous travaillons, nous discutons tous ensemble, en temps normal c’est sur des sujets portant sur l’animation de la ville ou la communication, aujourd’hui, c’est sur le fait de savoir comment nos commerçants, petits ou grands, vont attaquer la sortie du confinement. Il ne faut pas oublier que pour le commerçant il y a deux côtés : le côté santé personnel et le côté santé de son entreprise.

D’après vous, que faudrait-il faire une fois le confinement terminé pour relancer l’économie ?

C’est sûr que tout le monde ne va pas repartir en même temps, mais il faut donner de l’espoir. Moi je pense beaucoup à ce côté mer, soleil, aux mois de mai et juin il fera bon et beau. J’imagine une grande animation festive dans les quartiers afin de retrouver tout cela et de dire « Nice sort grandie de cette épreuve ». Mais il ne faut pas faire l’erreur de se focaliser sur le business, juste les prix, faire des prix, non, il faut donner une image solidaire. Évidemment, il y aura des prix, puisque les commerçants ont des invendus, des stocks, etc, mais il ne faut pas faire que cela. Si on fait une sorte d’animation commerciale sur un tempo de joie et de fête, cela fera travailler tout le monde dans le quartier. Peut-être que c’est un peu utopique, mais je pense qu’il faut penser de cette manière-là et pas seulement business. Il faut que les commerçants se sentent soutenus, accompagnés et guidés jusqu’au bout.

Propos recueillis par Marion Rolland

Photo de Une : Philippe Desjardins, président de la FCNA, engagé dans une course contre la montre pour la sauvegarde des commerces niçois et la préparation de la sortie de crise (DR)

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