La location d’entreprise : une autre façon d’entreprendre

L’horaire, celui du déjeuner, était inchangé. Mais point de rencontre autour d’un repas pour les membres de la délégation Nice Côte d’Azur de l’association des dirigeants commerciaux de France (DCF). Confinement oblige, c’est en visioconférence qu’ils se sont retrouvés, le 27 novembre, pour écouter Jérôme Tarting, président fondateur de Karburan, leur présenter une solution entrepreneuriale particulièrement innovante : la location d’entreprise.

Spécialiste du portage salarial et des outils de digitalisation de services, Jérome Tarting est à l’origine de ce concept, commercialisé depuis quelques semaines, qui repose sur une idée simple : plutôt que de créer une entreprise, pourquoi ne pas en louer une déjà existante  ? Par "entreprise", il faut entendre "structure juridique", celle d’une SASU en l’occurrence, dont l’entrepreneur se contente de louer les actions. Il devient alors une sorte d’usufruitier cueillant les fruits de son activité sans assumer la responsabilité de mandataire social.
Karburan voit dans la location d’entreprise une série d’avantages. Elle permet ainsi de gagner du temps sans avoir à accomplir les démarches administratives, comptables et fiscales, donc de lancer un projet rapidement (en 24 ou 48 h). Selon Jérôme Tarting, elle est idéale pour "tester une nouvelle activité ou un marché" de façon ponctuelle, puisque l’engagement locatif minimum n’est fixé qu’à trois mois.

Une option limitée aux prestations de services intellectuels

Chez Karburan, cette "nouvelle façon de consommer l’entreprise" ne s’adresse pas aux professions réglementées, à l’achat-revente avec stock et aux business nécessitant des salariés. Elle est limitée aux services intellectuels en freelance (communication, marketing, services administratifs, graphisme, photo, informatique, coaching, santé, art, bien-être...).
Une centaine de sociétés, aux domaines d’activité variés, sont disponibles à la location pour des loyers mensuels compris entre 400 à 700 euros HT en fonction de l’importance du capital social de la structure choisie, qui est personnalisable. Ce tarif donne droit à une assurance RC pro, un compte bancaire dédié, un suivi comptable complet, une validation par un commissaire aux comptes et un outil de pilotage en ligne (pour la facturation, le défraiement, le versement de dividendes...), voire même une page web.

Quid de l’avenir ?

Si le projet professionnel se révèle infructueux, libre au locataire de rendre la société. Mais si l’expérience est concluante, il peut se muer en dirigeant en créant sa propre entreprise ou en rachetant, au bout de trois ans, celle qui lui a permis d’éprouver ses ambitions. Il n’a alors qu’à payer le montant du capital social investi par Karburan (1 000 à 5 000 euros). Et Jérôme Tarting de préciser : "Nous ne valorisons pas le fonds de commerce".