La moutarde monte au (...)

La moutarde monte au nez

Comme la vérité dépasse souvent la fiction, et en attendant de pouvoir lever le coude (avec modération) à l’occasion du Beaujolais nouveau, voici quelques brèves de comptoir garanties authentiquement inventées :

- Invité à déjeuner chez un ami, j’ai apprécié le côté douillet de son logement. Le chauffage collectif y permet un confortable 19 degrés et des leds basse consommation diffusent une lumière douce et agréable. En plat principal, il y avait du lapin à la moutarde. Oui, vous avez bien lu : à la moutarde. Chauffage + lumière + condiment de Dijon : je lui ai aussitôt conseillé de ne pas faire étalage de tels signes extérieurs de richesse !

- Celui qui n’aura pas de mal à remplir sa cuve de fioul cet hiver, c’est le PDG de TotalEnergies. Sa rémunération (+52%) a bondi dans les mêmes proportions que le prix des carburants. Le voici récompensé, non pas pour une gestion exceptionnelle, mais pour ce que l’on appelle vulgairement une rente de situation, assez insupportable dans une situation de crise comme celle que nous connaissons. Les automobilistes qui perdent des heures et leurs nerfs dans les files d’attente des stations se réjouissent quand même à l’idée de contribuer à boucler ses fins de mois. En voilà un pour qui l’inflation a du bon.

- Les plus anciens se souviennent de l’époque pas si lointaine où les tarifs de l’essence et du diesel étaient fixés par les préfectures. Si bien que l’on payait le même prix dans les grandes stations des villes comme dans celles des
patelins perdus. Ce dirigisme d’État a volé en éclat. Avec pour conséquence la disparition de milliers de pompes, et une injustice réelle pour ceux qui habitent loin de tout, devant supporter des tarifs élevés - pour ne pas dire abusifs - en regard des bénéfices réalisés par les pétroliers sur le dos de ceux qui prennent leur voiture pour aller au travail.

- En cas d’usage de l’arme atomique par les Russes, l’OTAN promet d’anéantir l’armée de Poutine sans utiliser le nucléaire : c’est le genre d’affirmation aussi crédible que celles du maître du Kremlin lorsqu’il répète sans rigoler que son "opération militaire spéciale" suit son cours "selon les plans prévus".

- Il est une autre guerre "chaude" dont les médias parlent à l’occasion : celle que se livrent sans merci Estrosi, Ciotti, Muselier, Ginesy, Lisnard et quelques autres. Avec en toile de fond les luttes de pouvoir et d’influence. Au dernier salon des maires au palais Nikaïa, on entendait dans les travées la lassitude grandissante de ceux qui ne veulent pas avoir à choisir un camp plutôt qu’un autre. Une guerre des chefs qui use, alors que nous appartenons tous à la grande famille des Alpes-Maritimes et de PACA où les attentes du public ne manquent pas...

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