La république des Shadoks

La république des Shadoks

Pas vraiment au top, la communication gouvernementale, qui souffre des mêmes errements que notre poussive campagne vaccinale. Ayant écouté Jean Castex l’autre soir à la télévision, je dois avouer qu’à la fin de sa trop longue intervention je n’avais pas très bien compris la nature exacte du confinement 3.0 qui nous avait été exposée. Craignant d’avoir la comprenette engourdie, j’ai donc interrogé mon entourage pour obtenir des éclaircissements : je me suis alors aperçu que je n’étais pas le seul à être resté dans l’expectative. Ce sont les journalistes du 20 heures qui ont, finalement, éclairé ma lanterne.
À vouloir trop expliquer, en y mettant visiblement tout son cœur et toute sa conviction, le Premier ministre a finalement livré un salmigondis indigeste de mots. Passons. Le comble du ridicule a été atteint avec la nouvelle attestation dérogatoire. Un brouet indigeste de deux pages (!) alors qu’il n’est question que de sortir prendre l’air avec
Mirza ou d’aller acheter sa baguette. Le formulaire, retiré en catastrophe, a été pondu par le jus de crâne de technocrates du ministère de l’Intérieur qui paraissent bien loin des préoccupations plus terre à terre de Mme Michu. Un formulaire que nous sommes les seuls à devoir remplir en Europe, la courbe des contaminations n’étant pas meilleure qu’ailleurs. Passons.
Comme nous sommes des Gaulois réfractaires, cela nous a quand même bien fait rire sur les réseaux sociaux. Mais l’adhésion nécessaire à des mesures sanitaires exceptionnelles s’envole aussi avec ces cafouillages à répétition. Au risque de me répéter, tout cela me fait penser aux Shadoks qui pompent sans savoir pourquoi en y consacrant une énergie imbécile.


Bonne idée que de vouloir "revitaliser" les petites villes par un programme de 5 milliards sur cinq ans. Les 222 cités choisies, massacrées par la crise et par l’hémorragie démographique en ont bien besoin. C’est une France profonde qui se meurt lentement dans l’ombre des métropoles et des grandes agglomérations. Au moment où Jacqueline Gourault, ministre des Territoires, dresse un bilan à mi-parcours de ce plan, la lecture du Berry Républicain, quotidien de la région éponyme, m’apprend à sa "une" que le Lidl de Saint Amand-
Montrond, 9 530 habitants, vient de recevoir le feu vert de la commission départementale d’urbanisme commercial pour porter sa surface de 1 000 mètres carrés à 1 431 mètres carrés, soit + 43%. Sachant que cette riante sous-préfecture du Cher dispose déjà en
périphérie d’un Carrefour, d’un Intermarché, d’un Leclerc, d’un Aldi, d’un Netto, d’un Leader Price totalisant 11 000 mètres carrés "alimentaires", je me dis que le petit épicier qui vivote encore dans la rue commerçante a du souci à se faire. Le centre-ville moribond de Saint Amand et le joli plan de Mme
Gourault ont déjà du plomb dans l’aile. Passons...

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