La saison estivale (...)

La saison estivale 2018 partie pour battre les records dans les A-M ?

Malgré un début juillet difficile (effet Coupe du monde de foot, intempéries, grèves) les professionnels du tourisme des Alpes-Maritimes sont optimistes.

Sans doute la réputation de la Côte d’Azur doit-elle beaucoup à ses hôtes illustres. Têtes couronnées de la vieille Europe, écrivains célèbres, peintres renommés, stars hollywoodiennes sont venus se reposer sur les rivages de la Méditerranée et ont sans doute fait bien plus pour attirer les touristes que toutes les campagnes publicitaires.
Un effet qui se prolonge dans le temps puisque, selon le Comité Régional du Tourisme Côte d’Azur, l’hôtellerie urbaine vient d’enregistrer en juillet un taux d’occupation de près de 85 % (+ 4 points) et un chiffre d’affaires en hausse de + 20 % par rapport à juillet 2017.
"Ce résultat prometteur intervient après l’un des meilleurs taux d’occupation hôtelière (75%) enregistré pour un mois de juin sur les dernières années" note le CRT, qui veut croire en de bonnes perspectives pour cette saison estivale. D’autant que les taux de réservations pour août et septembre sont "en avance".

C’est le pic de la saison estivale

Plages, concerts, expos, patrimoine : les atouts de la Côte d’Azur. (DR)

On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Les professionnels et les institutions se sont mobilisés fortement après l’attentat du 14 juillet 2016 pour maintenir l’image de la Riviera dans le monde. Des efforts qui sont payés en retour puisque notre destination a moins souffert que d’autres (Paris en particulier) et a conservé une attractivité à l’international.
Nous sommes maintenant au "pic" de la saison. Les indicateurs sont au vert (+ 3 % de réservations à destination de Nice pour l’aéroport), + 40 % de Japonais et + 28 % d’Américains.
Juste après Paris et sa région, la Riviera demeure la destination favorite de ceux qui veulent venir en France. Les Asiatiques sont de plus en plus nombreux, avec désormais un fort contingent de Chinois qui vient s’ajouter aux Japonais et Coréens. Et l’on a encore rien vu : les professionnels du tourisme, hôteliers, restaurateurs, prestataires, attendent avec impatience l’ouverture d’une ligne aérienne directe entre Nice et Shanghai.
La fréquentation touristique bénéficie aussi de la progression du nombre de Français qui veulent "descendre" sur la Côte.

Le vilain tour de la météo

"Les bons résultats observés en ce début d’été permettent d’annoncer une excellente saison estivale, en hausse de 3 à 5% par comparaison à l’été 2017" se réjouit David Lisnard, maire de Cannes et président du CRT Côte d’Azur.
Mais sur le tableau de bord, un témoin est cependant passé à l’orange : celui de la fréquentation dans le moyen et le haut pays. Des destinations familiales "nature" et "sport" qui ont souffert d’une mauvaise météo en juillet (tout est relatif, mais c’est le ressenti...) et de routes coupées ayant dissuadé les vacanciers de "monter" sur les hauteurs.
Du côté de Valberg, Saint Martin Vésubie, Tende ou Caille, on regarde donc avec une attention toute particulière le baromètre qui va aussi indiquer la "température"...

Conserver vaille que vaille ses parts de marché

Alors que la Croatie s’installe sur le même créneau "soleil-plage-mer" que la Côte d’Azur, alors que de longue date la Tunisie et le Maroc attirent une clientèle européenne à la recherche de dépaysement et de chaleur, comment la Côte d’Azur fait-elle pour conserver vaille que vaille ses parts de marché acquises depuis des décennies ?
Par un démarchage régulier de tous les prescripteurs de voyage, comme les tours-opérateurs, qui sont rencontrés au cours de salons internationaux. Le seul OT de Nice a ainsi participé pour cette année 2018 à cinquante-huit opérations de promotions réalisés dans trente-sept pays auprès des professionnels des loisirs, de la presse spécialisée tourisme, sans oublier le secteur "affaires", en plein développement.
Le Comité régional du Tourisme, la Région, Atout-France et d’autres structures "chassent en meute" en mutualisant leurs moyens pour essaimer le plus possible, être partout présent.
Les marchés de niche sont labourés : croisiéristes, "gay friendly", ruralité avec les hébergements de tous types sont proposés.
Un partenariat inédit vient d’être lancé avec l’agence du développement touristique Atout-France et le CRT Côte d’Azur. Il s’agit de promouvoir l’accès en train - en particulier pour Nice, Cannes, Antibes et Saint-Raphaël, auprès des voyageurs américains. Des contenus digitaux mettant en avant les thématiques culture, jardins et golfs sont proposés depuis fin juillet sur Expedia.com, Trip Advisor, Trainline.com, France.fr et sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram.
Reste à espérer que nos visiteurs d’outre Atlantique ne se retrouvent pas "en carafe" avec une grève des cheminots, ce qui ne serait pas valorisant pour l’image de marque...
Nos avantages demeurent la qualité de nos infrastructures, la diversité de nos offres qui viennent s’ajouter au charme du littoral, des paysages et de la montagne.
Mais la Côte d’Azur sait aussi jouer de son patrimoine si varié : parcs naturels, haute montagne, plage, vallée des Merveilles... le tout concentré autour de Nice et Cannes, à une heure et demie maxi de voiture du cours Saleya ou de la Croisette !
C’est incomparable, bien sûr, mais cela se travaille. Car chaque nouvelle saison est un challenge et nos voisins Croates, Tunisiens ou Marocains ne nous attendront pas si l’on ne maintient pas ce niveau d’efforts pour
rester, chaque été, "the place to be"...

S’améliorer

Les institutionnels - CRT, Région, Métropole, Conseil départemental, syndicats professionnels des hôteliers, restaurateurs, Gîtes etc. - jouent pleinement leurs rôles en mobilisant des fonds importants pour assurer la promotion de notre destination.
Ces efforts sont d’autant plus indispensables que la concurrence est vive et la clientèle instable, tentée par le renouveau et, reconnaissons-le, - des tarifs avantageux...
Pour maintenir notre rang, il faut plus que jamais s’améliorer sur des points considérés comme négatifs par les touristes : la qualité de l’accueil qui parfois laisse à désirer dans les endroits les plus fréquentés, le service décevant (propreté des toilettes par exemple), la présentation indigente de plats ou un mobilier trop "cheap" avec de vilaines chaises en plastique sur des terrasses.
Ces exemples ne sont pas majoritaires, bien sûr. Mais ce sont eux que retiennent nos visiteurs, et un seul "loupé" rejaillit négativement sur tous... Être excellent, c’est à la fois indispensable et... juste normal.

Une si longue histoire...

On ne dira jamais ce que l’on doit à Stephen Liégeard - le sous-préfet écrivain inventeur du terme Côte d’Azur - à Matisse et Picasso, Ernest Hemingway, à la grande reine Victoria, à Chagall, Renoir, Fernand Léger et les autres. Ni à Francis Cresci, "inventeur" de la pizzeria moderne à la française chez qui les stars des années cinquante venaient dîner en plein festival de Cannes. Ni à Henri Negrescu, qui construisit un "modeste" hôtel sur la Promenade des Anglais, ni à toutes ces figures, parfois hautes en couleur, qui ont porté la réputation de la Riviera dans le monde entier. C’est de cette juxtaposition de célébrités et de gens du cru qu’est née la légende de la Côte d’Azur. De son image de fêtes, de lumière, de beauté, d’hivers doux et d’étés où les grandes expos le disputent aux grands concerts. C’est un "bien immatériel", une signature unique et un moteur économique.
Bonnes vacances... sur la Riviera !

Photo de Une : La Côte demeure attractive pour la clientèle étrangère, revenue en masse ce mois d’août. (DR)

deconnecte