Le jour où les flûtistes

Le jour où les flûtistes voleront en escadrille...

Avec cette épidémie, avez-vous remarqué la propension que nos responsables politiques et sanitaires ont d’emboucher des trompettes et de souffler très fort dedans pour annoncer chaque "bonne" nouvelle ? On nous a déjà fait le coup des vaccins qui devaient arriver si nombreux qu’ils submergeraient l’Europe, sauf qu’on les attend toujours. Maintenant, et plus modestement, on nous annonce que la vaccination est désormais ouverte aux plus de 70 ans depuis samedi dernier, alors qu’elle n’était en principe jusqu’ici accessible qu’aux plus de 75 ans.

Ce qui pourrait effectivement passer pour un progrès concernant plusieurs millions de Français appartenant à cette tranche d’âge n’est encore et malheureusement qu’un trompe-l’œil. Car, d’un territoire à un autre, la situation est bien différente.

Je connais dans le centre de la France - tout près de Nevers et de la Nièvre qui se trouvent en zone rouge écarlate - une petite dame de... 91 ans qui ne réussit toujours pas à se faire vacciner. Sans doute son généraliste est-il un peu "mou du genou", mais sa patiente (le mot est ici vraiment justifié) vient seulement de réussir l’épreuve de l’inscription. Au téléphone, elle "tombait" toujours sur le même disque l’invitant à renouveler son appel plus tard... Pour Pâques, c’est bientôt, ou pour la Trinité, plus probablement ?
En attendant, elle respecte le couvre-feu, le port du masque, la distanciation, se tartine souvent les mains de gel hydroalcoolique et s’abstient de relations "sociales" avec sa proche famille. Elle s’agace aussi beaucoup d’écouter à la radio ou à la télé les duos trompettes-pipeaux dont la France s’est fait une spécialité. À cet âge-là, c’est bien connu, les personnes sont tellement impatientes !
Dans ce cas particulier, nous sommes bien loin des injonctions du président Macron qui répète que l’on doit vacciner "tous les jours" et "matin, midi et soir". Si déjà on arrivait à vacciner les seuls jours ouvrables, ce ne serait pas si mal...
Les trompettes viennent de nous annoncer que, désormais, les dentistes et même les vétérinaires pourront eux aussi vacciner dans leurs cabinets.
Encore une bonne raison pour les personnes toujours en attente de garder une dent contre ceux qui les prennent pour des ânes : au même moment, à Denain près de Valenciennes, quatre jours seulement après la visite d’Emmanuel Macron, la commune a été obligée d’annuler plusieurs centaines de rendez-vous par manque de vaccins.
Explication imparable de l’ARS des Hauts de France : "il y avait trop de demandes". Pas besoin d’autres commentaires, je pense...

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