Le poids des maux

Le poids des maux

Le climat politique en France est devenu si chaud qu’il est bien difficile de rester de glace devant les surenchères de mots venus de tous les horizons. à droite surtout, mais à gauche aussi, on n’hésite pas à faire rougir le fer pour balancer des "punchlines" qui seront reprises par les médias. Car à notre époque, il faut être vu pour exister, mais une petite phrase en chassant une autre, cette mécanique devient un cheval emballé que personne ne peut plus arrêter.
Dès lors comment s’étonner des dérapages de la société civile lorsqu’un quidam gifle le président de la République ? Qu’un autre empoigne un candidat qui traverse la salle de son premier meeting ? Que des militants associatifs d’une obédience opposée soient pris à partie par l’assistance ? Que des journalistes soient mis à l’abri de la colère de la foule parce qu’ils font leur travail ?
Cette montée de la violence est assez inquiétante dans un pays qui avait réussi jusque-là à dialoguer démocratiquement lors des rendez-vous électoraux. Le poids des mots alimente les maux de notre vivre ensemble, mis à mal par des idéologies contradictoires qui ont intérêt... à s’invectiver pour mobiliser leurs troupes et assurer leur propre survie et celle de leur parti.
Vivement la trêve des confiseurs pour un retour, momentané, à la sérénité !


De l’électricité dans l’air aussi avec les tarifs des compteurs qui font en ce moment des étincelles. Mais pas dans le sens espéré. Et pourtant, notre parc de centrales - nous sommes le pays le plus nucléarisé au monde - produit du "jus" à bon marché. Mais comme le prix du kWh est techniquement aligné sur celui du gaz qui flambe, on nous annonce des hausses record ce printemps. Bien sûr, l’état compensera pour les particuliers, mais l’état c’est nous. Il faudra encore trouver près de 8 milliards (soit 10% du produit de l’impôt sur le revenu) pour que la Fée électricité continue à nous éclairer, nous chauffer, faire tourner nos ordinateurs et nos entreprises...
On n’est pas près de retrouver des comptes publics à l’équilibre...

Assez inquiétant aussi ce bruit de bottes à la frontière entre l’Ukraine et la Russie. Notre grand ami Vladimir Poutine y a envoyé 100 000 hommes "lourdement équipés". Pour impressionner, c’est réussi, à commencer par les Ukrainiens qui se préparent au pire tout en sachant qu’ils ne feront pas le poids. Personne n’a la naïveté de croire que cette gesticulation n’a d’autre but que de faire prendre l’air aux troupes russes.
Et bien sûr, à part des sanctions économiques qui étranglent la Russie, nous ne ferons rien "quoiqu’il arrive", sinon des grandes phrases. Nous n’avions déjà pas voulu mourir pour Dantzig, nous n’avons pas plus envie aujourd’hui de contrarier le tsar.

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