Les chiffres faramineux

Les chiffres faramineux de la dette

Juste pour donner le vertige, quelques chiffres sur les dettes publiques : selon la Banque des règlements internationaux, les encours des Etats s’établissait à 58 507 milliards de dollars et il s’est encore aggravé avec la pandémie. La plus grosse part est réalisée par les Etats-Unis avec 19 142 milliards, suivis par le Japon avec 9088 milliards et la Chine 7 056 milliards. La France n’occupe que la 5ème place des gros emprunteurs avec 2 520 milliards, devant l’Italie et l’Allemagne mais après le Royaume Uni.

Pour fixer les idées et un ordre de grandeur, il faut se rappeler que l’ensemble de l’impôt sur le revenu rapporte moins de 100 millions par an dans notre pays. Notre dette, qui s’élève à 2813 milliards, inclut celles de la Sécurité sociale, des collectivités locales et d’organismes divers comme la SNCF. Elle représente – accrochez vos ceintures – 41 491 euros par tête de pipe pour chacun des 67 millions de Français...

Heureusement pour nous, cette dette colossale n’est pas remboursable en totalité le même jour ! La « maturité moyenne » comme disent les spécialistes est de huit ans et 141 jours, mais un emprunt n’est pas payé en totalité qu’il est déjà remplacé par un autre… Quinze milliards sont échangés chaque jour.
Ces dernières années, paradoxalement, les pays emprunteurs ont gagné de l’argent en allant sur les marchés faire des levées de fonds pour financer leurs politiques. Les taux étaient extrêmement bas, l’argent ne coûtait rien ou presque. Au plus fort des confinements, les taux ont même été négatifs, c’est à dire que l’on s’est désendetté en s’endettant.

Cette période « magique » est derrière nous. La guerre en Ukraine et les désordres qu’elle engendre sur les approvisionnements énergétiques notamment accompagnent un retour de l’inflation, qui a son tour entraîne une hausse des taux. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a compté que chaque hausse de 1 % des taux provoquera une hausse de la dette de 5,5 points de PIB sur cinq ans, ou 40 milliards supplémentaires à débourser pour payer les intérêts.

Mais il en est de la dette comme des impôts : elle est perpétuelle et se renouvelle. Un ogre qui mangerait ses propres enfants. En France, elle a explosé en même temps que le premier choc pétrolier (1973-1974), notre pays n’ayant depuis pas voté un seul budget à l’équilibre dépenses/recettes ! Si, malgré ce bilan "peu flatteur" nous ne rencontrons pas de difficultés à nous financer sur les marchés, c’est parce que la France n’a jamais fait défaut de remboursement depuis… 1797, malgré les guerres. Ce qui rassure les emprunteurs. 48 % de notre dette est détenue par des étrangers, 29 % par des Français (essentiellement par la Banque de France), 16 % par des compagnies d’assurances françaises, 6 % par des établissements de crédit français et 1 % par des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) français.

Légende : DR

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