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Les Petites Affiches : une nouvelle dimension

Engagé dans une vaste stratégie de développement, le journal vient d’accueillir Fabian Frydman au poste de directeur opérationnel délégué. Une pointure du monde de la presse, un expert du digital dont le recrutement annonce une nouvelle dimension, aussi bien financière qu’humaine.

"La Provence : Le PDG Jean-Christophe Serfati perd l’un de ses lieutenants". C’est ainsi que La Lettre A, le quotidien de l’influence et des pouvoirs, titrait il y a peu sur la rupture entre Fabian Frydman et le grand groupe de presse régional. Un départ après cinq années de collaboration, cinq années à œuvrer notamment pour le développement numérique de La Provence et de Corse-Matin, jusqu’au poste de directeur général adjoint.
Autant dire que l’homme, âgé de 45 ans et père de trois enfants, est une personne qui compte dans le petit monde de la presse. On ne devient pas le numéro 2 d’une entreprise de 1 000 salariés par le simple fruit du hasard (lire son parcours ci-dessous). Fabian Frydman est en effet reconnu pour sa vision extra large de l’espace médiatique, en particulier pour son expertise dans le domaine du digital. Ce bagage, il le met désormais au service des Petites Affiches.

De Marseille à Nice


L’ancien journaliste a quitté Marseille pour Nice, un groupe très important pour une structure bien plus modeste. D’aucuns s’étonneraient de cette orientation aux allures de défi, mais elle colle à la personnalité de l’intéressé, qui a su voir dans le titre azuréen le potentiel de développement dont est actuellement convaincu sa direction. "Mon expérience parle, les groupes de presse ont les défauts de leurs qualités. Les plus puissants sont des montagnes difficiles à faire évoluer... Dans la région, il y a plusieurs petites structures en train d’éclore qui sont promises à un bel avenir, notamment grâce au numérique", explique Fabian Frydman. "C’est ce que j’ai identifié en me penchant sur la situation des Petites Affiches". Et de poursuivre : "Le journal dispose des revenus des annonces légales, qui constituent son ADN. C’est une base solide à partir de laquelle le média peut évoluer".

Un joyau en devenir

Sa mission de directeur opérationnel délégué sera de construire un nouvel outil de communication, faisant davantage la part belle au digital, pour accompagner un système économique éprouvé, considéré comme un atout. "Nous travaillons depuis six mois sur cette stratégie de développement avec le directeur général, François-Xavier Ciais. Elle s’articule autour de trois axes majeurs : améliorer la visibilité de l’entreprise, optimiser tous ses processus de fonctionnement et l’orienter vers une vraie diversification. Nous avons notamment en projet de proposer de nouveaux services et produits aux professionnels partenaires. Il est trop tôt pour entrer dans le détail, mais je peux dire que la vision sera très novatrice".
Pour Fabian Frydman, Les Petites Affiches ont "l’apparence d’un diamant quasiment brut qui ne demande qu’à être judicieusement taillé pour devenir un joyau".
Son arrivée à Nice annonce l’entrée dans une nouvelle dimension pour le journal, dont l’enrichissement des équipes commerciale et rédactionnelle a débuté. Un essor à l’ouest est également dans les cartons, comme en témoigne déjà une présence accrue du groupe dans le Var. "La prochaine étape sera la création d’une régie publicitaire. Elle nous permettra de dégager de nouveaux budgets qui seront alors entièrement alloués à des investissements. Aujourd’hui, l’entreprise n’a pas besoin de ce plus pour vivre. Mais il contribuera à la faire grandir".

Du sport aux médias, le parcours de Fabian Frydman

Fabian Frydman a eu deux vies. Né en Seine-Saint-Denis en 1974, il s’illustre d’abord dans le sport. Promis à un avenir de footballeur, cet ancien gardien de but voit sa carrière naissante stoppée par une blessure alors qu’il est stagiaire professionnel pour le fameux Matra Racing, durant l’ère Lagardère.

Après un détour par les États-Unis et un cycle dans le tennis, il connaît sa première expérience dans les médias au sein du groupe Lagardère, à Paris. Il y devient vite journaliste puis travaille pendant trois ans chez Filipacchi. Au milieu des années 1990, Fabian Frydman prend le virage du digital en intégrant Sport24.com, pour lequel il occupe un poste de rédacteur en chef. C’est à cette époque, marquée par la rencontre de Frédéric Sitterlé - qui dirigera ensuite la stratégie numérique du Figaro - qu’il prend la mesure de la force et de l’essor inéluctable du web. Son parcours professionnel le conduit alors vers divers médias sportifs jusqu’à collaborer avec Robert Lafont. En 2003, Fabian Frydman lance un magazine consacré au rugby puis devient l’attaché de presse de Bernard Laporte lors de la Coupe du monde organisée en France en 2007. L’occasion pour lui de vivre de l’intérieur la nomination du sélectionneur du Quinze tricolore au ministère des Sports du deuxième gouvernement de François Fillon. Arrivé chez Partouche, il fait ensuite la connaissance du fils de Bernard Tapie, Laurent, qui lui confie la création du site de e-commerce BernardTapie.com. L’ex-footballeur, devenu expert du digital, œuvrera pendant dix ans dans l’entourage de l’ancien président de l’OM. Recruté à La Provence pour participer à son développement numérique, Fabian Frydman y est promu directeur général adjoint en 2015, un poste occupé jusqu’en novembre 2019.

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