Les potions auront (...)

Les potions auront (forcément) un goût amer

Puisque le débat public est envahi par les questions de sécurité et de préférence nationale, il est au moins un domaine où ces deux thèmes ne seront pas sujets à controverse mais pourraient au contraire faire l’objet d’une unanimité : celui de la disponibilité des médicaments.
Après les pénuries mises en lumière par la crise sanitaire - mais en réalité bien antérieures à l’arrivée du Covid - François Bayrou, Haut Commissaire au Plan, a récemment alerté sur la fragilité française (et européenne) en la matière. Selon lui, plus des trois quarts des principes actifs de nos remèdes sont produits en Chine et en Inde, comme de nombreux dispositifs médicaux, tels les respirateurs et les masques.
Huit principes utilisés en anesthésie et réanimation et six en cardiologie sont même en situation de grande fragilité, ou dit plus crûment, leur approvisionnement n’est pas garanti à 100% alors qu’ils sont indispensables à la survie des malades !
Pour sécuriser la disponibilité des médicaments, François Bayrou préconise un "pilotage public" pour la production de certaines molécules afin de constituer des stocks, au besoin en passant par des sous-traitants privés. En attendant de pouvoir un jour les fabriquer ici, à tout le moins en Europe, sans être dépendant comme aujourd’hui des laboratoires asiatiques. Il va même jusqu’à suggérer que des hôpitaux se mettent à en fabriquer certains. Bref, il sonne une mobilisation générale, qui n’a rien de cocardière, mais qui relève du bon sens. Afin d’éviter, dans les mois et les années à venir, un nouveau scandale de santé...

Selon le Conseil des Prélèvements Obligatoires, non seulement les Français ne seraient pas opposés à l’impôt mais ils considèreraient même qu’il s’agit d’un "acte citoyen" qui sert au bien commun et à réduire les injustices sociales. Mais comme nous sommes d’incorrigibles Gaulois réfractaires, 65% d’entre nous considèrent tout de même que le montant des prélèvements est "trop élevé" et que l’argent n’est pas toujours bien utilisé. À voir l’état de nos finances publiques, déficitaires chroniques depuis quarante ans, il ne nous reste plus qu’à espérer un vaccin contre la dette, mais ce n’est pas gagné.

- Au fait, si vous voyez le petit Vladimir, dites-lui donc qu’il ne faut pas jouer avec les allumettes.
- Au fait, si vous voyez Emmanuel Macron, rappelez-lui que les élections sont dans une cinquantaine de jours : ce serait quand même trop bête d’oublier de se présenter alors qu’on est en tête dans les sondages...

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