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Location : Pour la FNAIM 06, "les nuisances sont moindres avec un intermédiaire professionnel"

Les co-présidents de la FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier) Côte d’Azur, William Siksik et Cyril Messika, évoquent la concurrence des plateformes pour les locations saisonnières.
Ils défendent le rôle essentiel joué par les intermédiaires professionnels locaux afin d’éviter d’éventuels problèmes de voisinage.

- Sur l’évolution des pratiques touristiques et l’émergence des plateformes…

« L’accueil des touristes a beaucoup changé au cours des 20 dernières années. Il y a 20 ans, les gens qui réservaient venaient pour un mois. Les évolutions sociologiques ont fait que les vacances se sont segmentées. Même si la durée globale sur l’année est identique, voire augmente avec la réduction du temps de travail, on prend plutôt une semaine ou 15 jours au même endroit. Quand on reste un mois quelque part, forcément on s’intègre davantage à cet environnement. Pour réserver, on ne passe plus forcément par un intermédiaire physique ou directement par le propriétaire. Comme d’habitude, la réglementation est en retard par rapport à ces évolutions. Ce qui fait que l’on peut se retrouver avec des disparités de réglementation entre ces portails immobiliers mondialisés et les réglementations locales, notamment françaises, sur l’exercice de l’activité d’intermédiaires en location saisonnière. Les professionnels de l’immobilier que nous représentons et les plateformes comme Airbnb ne sont pas soumis aux mêmes obligations. »

William Siksik et Cyril Messika. ©S.G

- Sur la question des éventuelles nuisances dans les immeubles…

« Soit on se trouve dans un quartier habituellement touristique et la cohabitation se fait naturellement, parce que cela a toujours été comme ça, soit les possibilités de louer facilement en saisonnier s’étendent à des secteurs qui n’étaient pas forcément destinés à l’accueil d’une clientèle touristique et cela crée du ‘trafic’ et, éventuellement, des nuisances. Pour cette problématique, notre discours est le suivant : on constate que les nuisances sont bien moindres quand il y a un intermédiaire professionnel sur place que quand on passe par une plateforme.
Quand on passe par un professionnel, en général cette personne est en lien direct avec le syndic et dès qu’il se passe quelque chose avec le locataire, parce qu’on ne peut pas l’exclure, elle vient sur place et essaie de rectifier le tir, même si ce n’est pas toujours possible. On a quelqu’un sur place qui s’occupe du problème. Dans les conciergeries, les personnes n’ont pas de lien juridique avec les locataires et elles ne peuvent pas faire grand-chose. Cela impliquerait de faire de la gestion immobilière et donc d’avoir une carte professionnelle, qu’elles n’ont pas. Ce n’est pas la même prestation et ce n’est pas sans conséquence sur le déroulement de la location. »

- Sur les locations saisonnières face au logement des actifs…

« Le saisonnier est la partie émergée de l’iceberg. La problématique du logement des actifs n’est pas liée à la location saisonnière. Quand j’achète un logement pour du saisonnier, qu’il soit vide parce que j’y viens tous les 15 jours ou qu’il soit loué de temps en temps, sur une plateforme ou en agence, je n’ai rien enlevé à un actif local. Régulièrement, il y a du ‘haro sur le tourisme’ mais c’est trop manichéen. Soit on part du principe qu’on socialise le logement et il appartient aux pouvoirs publics de loger les actifs soit on donne envie à des gens d’acheter des biens immobiliers et de les rénover pour y loger des actifs. La problématique est alors ‘juste’ juridique et fiscale. »

Photo de Une : William Siksik et Cyril Messika ©S.G

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