Luxe, train de vie, (...)

Luxe, train de vie, ski : toutes les pistes sont ouvertes...

Mais non, les contrôleurs de la DGFIP ne passent pas leur temps devant les réseaux sociaux pour "pister" les contribuables qui affichent complaisamment leur gros train de vie sur les écrans. Même pas besoin : cette tâche est confiée à notre "amie" l’intelligence artificielle qui sait repérer les voitures et bateaux luxueux, les hôtels 5 étoiles et tous les signes extérieurs qui intéressent d’autant plus Bercy que le "client" a fait une déclaration de revenus à faire pleurer un gilet jaune.
Ce n’est qu’une fois que l’ordinateur a reniflé tous les indices pouvant mener à un redressement que le dossier est transmis à un "humain" (il en reste encore paraît-il quelques-uns dans les administrations). L’affaire sera alors traitée par les agents bien en chair et en os de la DGFIP, et non pas par des sous-traitants, confidentialité oblige, la morale est sauve.

En plus de l’I.A., les fraudeurs ont aussi à redouter les délateurs, pudiquement baptisés "lanceurs d’alertes", qui sont rémunérés pour prix de leur dénonciation.
Voilà qui rappelle des heures sinistres de notre histoire du XXème siècle... Mais, très à cheval sur les grands principes et les bons sentiments, le ministère de l’Économie explique que ce système bien que déjà effectif n’est encore qu’à l’essai pour une période de trois ans, et qu’après on verra. "Et bien sûr le test sera concluant" ironise le professeur es-fiscalité Jean-Pierre Cossin "et ce système sera reconduit, je vous le donne en mille".
Rien de nouveau en fait avec ce provisoire d’autant plus appelé à durer que les caisses de l’État sont vides, et qu’au nom de la justice et de l’égalité des citoyens on peut justifier à peu près toutes les pratiques au nom de la nécessaire lutte contre la fraude et l’évasion fiscale.

Bien sûr, en bon contribuable, vous ne dissimulez rien de vos revenus à Bercy. Mais quand même, et pour bien d’autres raisons, il parait prudent d’y regarder à deux fois avant de poster des photos de vous en vacances à Saint Barth (les cambrioleurs sauront alors que votre domicile est vide), dans un bon restaurant (votre diététicienne va vous gronder), au guidon d’une grosse cylindrée sur une piste africaine (votre assureur pourrait vous demander votre permis), sur les pistes de ski des Alpes-du-Sud (tiens, votre absence au boulot ne serait donc pas causée par le décès soudain de cette pauvre tante Marceline (à laquelle vous étiez si attaché depuis tout petit) et que vous étiez sensé être à ses obsèques dans un obscur patelin breton (ou basque, alsacien...), enfin très loin pour justifier trois ou quatre journées en dehors du bureau. Sur ces considérations qui prêtent à réflexion sur le pistage" électronique automatisé dans tous les domaines de notre vie, je m’en vais de ce pas vérifier mon "profil" et mes photos en ligne...

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