Masques : cacophonie (...)

Masques : cacophonie et recadrage par Castaner

Ce matin, lors de son audition à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a jeté une pierre dans le jardin des maires qui veulent imposer dès maintenant le port du masque sur la voie publique dans leurs communes. Ils ne sont actuellement que deux dans ce cas à avoir signé des arrêtés et sont d’ores et déjà invités à les retirer.

L’intervention de Christophe Castaner avait justement pour objet de rappeler l’inutilité de cette mesure pendant la période actuelle du confinement. « Nous savons que la base juridique est plus qu’incertaine, et j’utilise un euphémisme en disant cela  » a annoncé le locataire de la place Beauvau.

Il a demandé « aux préfet de prendre langue avec les maires » concernés pour montrer que leur attitude « n’est pas cohérente avec les exigences du confinement » puisqu’elle laisse supposer que l’on peut s’en dispenser si l’on utilise un masque. «  C’est aussi un sujet d’égalité territoriale, car certaines communes peuvent avoir les moyens d’équiper l’ensemble de leur population en masques quand d’autres ne l’aurait pas. Du coup, cela pourrait aussi interdire à des habitants d’une commune d’aller dans la commune voisine » a pointé le ministre.

Dans les Alpes-Maritimes, ce sujet a déjà été soulevé par les maires de Biot, Valbonne, Chateauneuf et Tourrettes-sur-Loup. Ils ont écrit à la sous-préfète pour regretter les initiatives de grandes villes proches qui n’ont ni concerté ni associé les petites communes proches dans une démarche d’achat de masques. Lionnel Luca, maire de Villeneuve-Loubet, souhaite une plus grande implication du préfet pour une coordination. Jean Leonetti, maire d’Antibes et médecin de profession, dénonce de son côté une certaine « surenchère » dans les annonces, tout en précisant que la question de l’usage des masques ne se pose pas avant le déconfinement, soit pas avant « quelques semaines ».

Christophe Castaner est sur cette même ligne. Il a expliqué aux députés que l’intérêt du port du masque « n’est pas médicalement démontré  » et qu’il y a encore débat sur son utilité pendant la période du confinement. Car les masques dont il est question ne sont pas les fameux FFP2 réservés aux soignants et distribués au compte goutte, mais plutôt des masques anti poussière de chantier ou des initiatives de couturières.

Pour le ministre de l’Intérieur, la question du port de masques fera l’objet d’une « doctrine nationale de sortie » de déconfinement.

Il n’empêche que des collectivités, comme la Métropole Nice Côte d’Azur, ont déjà pris les devants en commandant des masques dont le port sera obligatoire « lorsque la date du déconfinement sera annoncée par le gouvernement  ».

Visuel de Une : capture d’écran de l’audition de ce jour DR Compte Direct AN

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