Masques : la grosse colère des maires devant les « initiatives isolées » des grandes villes

« En effet, nous avons pu observer depuis quelques jours un changement de doctrine du gouvernement quant à l’utilité de ces masques pour la population. Même si son utilité peut être relative, nous sommes conscients que le port du masque est un élément important de protection dans la lutte contre le Covid-19  » notent ces maires. « Depuis le début de la crise, fin février, nous avons toujours suivi scrupuleusement les directives préfectorales afin d’être au diapason des mesures demandées. Nous avons tenté de les mettre à exécution le mieux possible avec les moyens dont nous disposons. Même si nous comprenons l’évolution permanente nécessaire dans la gestion de cette crise, permettez-nous aujourd’hui de porter à votre connaissance notre étonnement quant aux initiatives isolées des grandes communes ».

Les quatre élus signataires ne disent pas « choqués » que les grandes villes décident de doter leurs concitoyens de masques, mais ils le sont en revanche du fait « que notre territoire soit fracturé par des mesures qui ne sont pas applicables de la même manière partout  ». I

Ils s’alignent sur la position du maire d’Antibes, Jean Leonetti, et sur celle du président du Conseil départemental Charles-Ange Ginésy, qui prônent «  une coordination pour que chaque personne dispose du même équipement » dans un souci d’équité.

Les signataires enfoncent le clou : « Il semble absolument incohérent de ne pas avoir droit à la même chose parce que l’on habite telle ville au lieu d’une autre ». Ils estiment qu’il est du rôle du Préfet «  de veiller à l’égalité sur notre territoire. (…) Si nous décidions de commander des masques pour nos habitants, le volume nécessaire pour Biot, Valbonne, Châteauneuf et Tourrettes-sur Loup serait ridicule comparé à celui des grandes villes de département et nous doutons que les fabricants et fournisseurs répondent facilement à notre demande. De plus, il nous semble que le rôle des EPCI est totalement négligé dans cette gestion de crise, les villes centres semblent oublier la solidarité communautaire ».

Les maires des quatre « petites » communes réclament donc « une position plus claire de l’État dans la gestion de crise au niveau départemental » ainsi que des directives à mettre en œuvre pour répondre aux besoins des habitants.