Me Arnaud Yvos : « Le (...)

Me Arnaud Yvos : « Le marché, en ce moment, est très sélectif »

Il y a quelques semaines, Jean-Pierre Besch, commissaire-priseur et fondateur de la Maison des ventes Besch, à Cannes, confiait aux Petites Affiches que le marché se portait bien dans les Alpes-Maritimes. Même son de cloche dans le Var à Saint-Raphaël, où Me Arnaud Yvos exerce son activité de commissaire-priseur au sein de l’office Var Enchères. Ravi que le monde des enchères ne soit que peu impacté par la situation actuelle, il nous parle de la tendance du marché, les prochaines ventes au calendrier et les plus belles pièces à vendre.

Comment décririez-vous la tendance du marché des enchères en ce moment ?
- Me Arnaud Yvos : Le marché, en ce moment, est très sélectif. C’est-à-dire que ce sont plutôt les pièces rares et de belle qualité qui se vendent, au détriment des objets « courants ». On est vraiment sur une logique d’objet de valeur, d’objets rares et uniques, l’objet qui sort de l’ordinaire. Et bien sûr on remarque aussi une tendance pour tout ce qui est coté au niveau de l’art contemporain et de l’art moderne. On a une belle demande sur ce genre de produits.

Me Arnaud Yvos (DR)

Une ou plusieurs spécialités qui se distinguent ?
- Me Arnaud Yvos : Oui, la joaillerie avec des pièces des grandes Maisons de bijoutiers. Tout ce qui est maroquinerie se vend très bien également. Récemment j’ai vendu un sac Kelly de chez Hermès en peau de crocodile qui s’est adjugé à 16 000 € lors de ma dernière vente aux enchères. Il y a un véritable engouement pour ces pièces de qualité un peu rares, mais surtout en excellent état. L’état d’une pièce étant très important dans la vente de tels objets.

Confinement : comment se passent les ventes chez Var Enchères ?
- Me Arnaud Yvos : Aucun n’objet n’est vendu par le biais du commissaire-priseur, avec des gens dans une salle, c’est uniquement par le biais des plateformes en ligne. Les objets sont présentés sur un des sites de vente partenaires, avec qui nous travaillons déjà toute l’année. Chaque objet est photographié et la liste de vente est alors postée directement sur le site et les gens ont ensuite un certain délai pour enchérir. On appelle cela des « ventes dématérialisées ». Et si les ventes en ligne ont toujours existé, il y a nécessairement une augmentation des ventes online par les temps qui courent.

Que pouvez-vous nous dire sur vos prochaines ventes ?

NETSUKE DU PECHEUR : Cette pièce, particulièrement rare, est estimée entre 10 000 et 15 000 euros (DR)

- Me Arnaud Yvos : Ma prochaine vente aura lieu le 12 décembre. Je dirais que c’est une vente « classique », c’est-à-dire qui regroupe tous les domaines de ventes. On commence par les bijoux, puis on passe aux tableaux, au mobilier, aux objets d’art.. un peu de tout. J’ai notamment rentré une jolie collection de pièces en ivoire, des netsuke, qui sont des éléments de parure des vêtements traditionnels japonais, et des kimonos notamment. Là on a une très belle vente, avec des pièces assez rares de collectionneurs privés.

Des pièces phares à la vente ?
- Me Arnaud Yvos : On a pas mal de jolis netsuke, notamment un netsuke dit « du pêcheur » qui est assez rare, qui date du XIXe siècle et évalué entre 10 000 et 15 000 €. C’est vraiment une toute petite pièce, qui n’excède pas quelques centimètres. Ce genre de produit s’adresse particulièrement à des collectionneurs, amateurs de ce genre d’art et de pièces. Particulièrement bien exécuté et d’une grande qualité de conservation, on a choisi de mettre cet objet en avant pour faire venir les clients potentiellement intéressés par cet objet.

Photo de Une : Me Arnaud Yvos dirige Var Enchères depuis 2003. DR

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