MIPIM : Retour à Cannes en juin 2021

Malgré la crise sanitaire, 2020 n’est pas tout à fait une année blanche pour le MIPIM...

 Nous avons organisé en septembre un événement sur la technologie dans l’immobilier à Paris et nous y avons ajouté une journée autour de la ville pour l’étoffer. Ce Paris Real Estate Week n’était pas un MIPIM en tant que tel, mais il a tout de même contribué à la rencontre des différents acteurs. Cette édition, majoritairement pilotée par le public français, nous a permis de lancer des initiatives digitales qui ont fédéré plus de 7 000 participants à l’étranger. Elles ne remplacent pas le présentiel, dont je suis un fervent défenseur, mais elles constituent un bon complément et une piste de réflexion en vue des prochains événements organisés par Reed Midem.

Pourquoi avoir récemment changé les dates de l’édition 2021 à Cannes ?

 Cette année, le coronavirus et les interdictions d’organiser des événements ont eu des impacts énormes pour nos clients, pour l’ensemble des partenaires socioprofessionnels de Cannes et de la Côte d’Azur et, évidemment, pour notre société. Nous nous sommes donc engagés à tenir informés les membres de notre communauté MIPIM suffisamment tôt pour leur éviter d’engager des frais trop en amont. Il faut savoir que pour les plus gros pavillons, la préparation du MIPIM en mars débute dès septembre-octobre. Quand nous avons compris que les perspectives de vaccin et de traitement étaient encore un peu éloignées, nous avons préféré décaler l’événement de trois mois pour garantir des conditions sanitaires et sécuritaires plus confortables. Nous avons ainsi l’espoir que cette édition reprogrammée en juin connaisse le succès, que les restrictions de voyage soient levées dans un grand nombre de pays et que Cannes puisse retrouver les dizaines de milliers de participants qu’elle accueille chaque année.

Quels seront les thèmes phares ?

 L’objectif du MIPIM sera d’abord de réunir à nouveau de manière massive l’ensemble des acteurs de l’immobilier et de la ville, qui ne se seront pas vus depuis de très nombreux mois. Ensuite, il cherchera à intégrer les apprentissages de cette crise. La pandémie nous a fait toucher du doigt l’importance d’avoir une dimension responsable aux sens social en environnemental du terme. Et pas seulement dans l’immobilier. Ce sujet sera au cœur du MIPIM 2021, qui aura aussi pour vocation de relancer l’économie de l’industrie, même si l’immobilier n’est pas, pour le moment, le secteur d’activité qui a le plus souffert.

Vous parlez des enseignements de la crise...

 Pour l’instant, la crise soulève des questions. Le télétravail va-t-il devenir la norme pour un nombre croissant d’entreprises en France et à l’international ? Si c’est le cas, quelles seront les conséquences sur l’immobilier de bureau ? Va-t-il générer une réduction des surfaces louées par les entreprises ? Ou, à l’inverse, la crise et la nécessité d’augmenter la distanciation sociale ne vont-elles pas entraîner la hausse des mètres carrés attribués à chaque collaborateur ? Au plan résidentiel, les grands projets de cœur de ville vont-ils accuser un recul au profit de la périphérie ? Les programmes collectifs intégreront-ils davantage d’extérieurs, balcons et terrasses, comme certains promoteurs l’annoncent déjà ? Si le e-commerce prend de plus en plus de poids, ne va-t-il pas accélérer le développement déjà observé de la classe d’actifs logistiques ? Nous en saurons sans doute plus au MIPIM...

Propos recueillis par Jean Prève