Petites chroniques de (…)

Petites chroniques de la vie ordinaire

À Nice, sur les hauteurs de Cimiez, l’avenue Sainte-Colette n’a d’avenue que le nom. Il s’agit en fait d’une rue ordinaire, étroite par endroits, qui n’assure aucun transit d’un quartier à un autre, et ne dessert que les villas et immeubles situés de part et d’autre. La circulation y est épisodique et surtout concentrée aux heures d’aller et de retour des bureaux.
Le reste du temps, ce serait plutôt « morne plaine » si l’on n’était sur une colline.
Mais voilà que la Ville a décidé d’interdire le stationnement dans cette avenue. Peinture sur le sol, barrière métallique avec effet de chicane pour assurer un ralentissement, panneaux accrochés à trois mètres du sol sur les candélabres : tout a été fait dans les règles. Cette nouvelle interdiction, qui concerne plus d’une centaine de places, réjouit certainement les occupants des villas disposant de garages pour garer leurs voitures mais pas les habitants des immeubles, qui ne savent plus où se garer au retour du travail. La distribution de PV, abondante, a déjà commencé, provoquant la colère de nombreux riverains qui réclament le retour à la situation ante, laquelle n’avait semble-t-il jamais posé de problème particulier.
Des stationnements gratuits disparaissent dans les quartiers, d’autres se transforment en places payantes. Même si partout les municipalités veulent chasser les voitures des villes, des interdictions de se stationner là où ce n’est pas justifié sont incompréhensibles et préjudiciables aux administrés. Pourquoi « punir » des personnes qui n’ont pas d’autres solutions que la voiture pour se rendre au boulot ?
On transmet ce message à la mairie, en espérant qu’une petite lumière s’allume quelque part pour réglementer avec tact et discernement…


Le « MyCheckerMini », vous connaissez ? C’est un petit boîtier électronique destiné à vérifier l’âge des acheteurs de produits interdits aux mineurs. Il est actuellement expérimenté chez une quinzaine de buralistes d’Île-de-France et dans 400 supérettes, utilisant l’intelligence artificielle pour analyser les traits des clients et juger de leur âge. Selon le fabricant, la marge d’erreur serait de 0,9 % environ, ce n’est pas beaucoup, mais quand même. On n’arrête pas le progrès, et si l’on nous assure que ce boîtier n’est pas connecté à internet et ne stocke pas de données personnelles, rien ne dit qu’à l’avenir il ne sera pas tentant de faire sauter ce verrou de protection pour de bonnes raisons, comme la sécurité publique par exemple.
Déjà des radars automatiques vérifient la vitesse et aussi la validité des assurances, l’usage du portable au volant, le port de la ceinture et bientôt le taux d’alcoolémie. Des milliers de caméras vidéo sont installées dans les rues dont certaines peuvent être « augmentées » de la reconnaissance faciale. Des robots en tous genres nous suivent et analysent nos faits et gestes, pour ne rien dire de la gourmandise des sites internet pour les « cookies » que nous laissons derrière nous. Sans être particulièrement parano, force est de constater que notre vie est disséquée, classée, analysée, mise en mémoire. C’est une tendance forte, un poison insidieux, qui s’infiltre sans que nous en ayons vraiment conscience. La CNIL a du pain sur la planche…
Jean-Michel CHEVALIER