Politique : des « cocus »

Politique : des « cocus » et des soutiens de Macron

Les « éditions » précédentes ont montré à quel point il est prématuré, huit mois avant l’élection, d’imaginer qui s’installera à l’Elysée. Demandez à Balladur, Jospin ou Fillon par exemple pour qui le scrutin ne devait être qu’une formalité. Mais les derniers sondages nourrissent à la fois les colonnes des journaux, les conversations du bar du commerce et les supputations des états majors politiques qui peinent beaucoup à garder la tête froide en ce moment.

Le dernier frisson est venu hier avec le sondage Harris Interactive pour le magazine Challenge. Il « donne » Eric Zemmour au second tour alors que le polémiste… n’a pas encore fait acte de candidature. Dans les coulisses, ses soutiens s’emploient tellement (affichage, réseaux sociaux, demande de parrainages aux maires…) qu’il ne fait aucun doute qu’il « ira » s’il le peut. En attendant, il a déboulé comme un chien dans un jeu de quilles, doublant à la fois Marine Le Pen et le candidat de la droite « républicaine » quel qu’il soit : Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier ou un autre.

Feu de paille ou phénomène durable ? A part son fond de commerce habituel nourri sur les peurs, Zemmour n’a encore rien présenté de son programme économique et social, de ses ambitions « climatiques », de sa vision pour le pays au sein de l’Union européenne, de la défense nationale, de la justice… Conservera t-il ses soutiens, le costume présidentiel sera t-il à sa taille lorsqu’il sera obligé d’égrener ses mesures ou bien perdra t-il en route des déçus de la politique ? Cette dernière hypothèse est, bien sûr, la préférée des partis dits « de gouvernement » qui ne sont pas au mieux de leur forme en ce moment, qu’il s’agisse des Républicains et surtout de la gauche (PS, Mélenchonistes et Ecolos) qui ne décolle pas dans les intentions de vote.

Emmanuel Macron fait la course en tête depuis plusieurs mois. Pour lui, c’est un soulagement, mais en aucun cas une assurance, Giscard d’Estaing paraissant imbattable fin 1980) et l’on a vu l suite. Les partisans du président devront bien gérer qu’ils le veuillent ou non le phénomène Zemmour.

Ancien LR, Christian Estrosi a déclaré hier à Jean-Jacques Bourdin sur BFM qu’il soutiendra « sans ambiguïté » le sortant. Ce n’est pas pour surprendre les proches du maire de Nice, d’abord considéré comme « Macron compatible », et maintenant soutien déclaré et convaincu.

Eric Ciotti, qui a déclaré qu’il votera Zemmour au second tour en cas de duel entre le journaliste et l’hôte actuel de l’Elysée, a sorti l’artillerie lourde hier pour commenter la prise de position du maire de Nice, son ex-meilleur ami. « Il a toujours soutenu Macron même avant le 1er tour de 2017 contre Les Républicains. Son engagement a enfin le mérite de la clarté. J’imagine la déception de tous ceux qui l’accompagnent depuis toujours et se sentent aujourd’hui cocus  » a t-il tweeté.

Comme depuis plusieurs années avec la brouille politique entre ses deux leaders, la droite azuréenne se retrouve partagée en deux camps. Celui de la ligne dure incarnée par Eric Ciotti, et l’autre plus centriste avec Christian Estrosi en tête de gondole.

D’ici le mois de mai 2022, les cartes seront encore rebattues au fil des sondages et des alliances et divorces. Ainsi vont les Présidentielles en France…

Visuels de Une DR

deconnecte