Quand appuiera-t-on (…)

Quand appuiera-t-on sur « pause » ?

Il y a souvent un fossé entre les déclarations tonitruantes et la réalité  : à défaut de pouvoir faire reprendre par l’Algérie ses ressortissants placés sous OQTF, Bruno Retailleau vient d’adresser aux préfets une circulaire pour leur demander de prendre des mesures d’« interdiction administrative de paraître » contre les trafiquants sur les points de deal. L’idée, c’est de les écarter de leurs lieux de business interlope, comme les soirs de match de foot pour les supporters violents. Cette volonté du premier flic de France, et futur candidat à la présidentielle, risque de se heurter à la jurisprudence constitutionnelle. Elle prévoit que l’interdiction de paraître ne peut dépasser un mois et que son périmètre ne peut inclure le domicile principal de l’intéressé… À moins d’expulser le Conseil constitutionnel ?…



La presse libre est l’apanage des démocraties.
Un club qui se réduit dans le monde et, au rythme où vont les choses, on se demande si les USA en feront encore partie bientôt. Reporters sans frontières pointe des dérives inquiétantes après six mois de pouvoir trumpien. Pour l’association, les attaques contre la presse libre ne faiblissent pas. Pire : « elles s’organisent, s’intensifient, et s’institutionnalisent. Son administration (…) rappelle certains régimes autoritaires ou semi-autoritaires à travers le monde » qui « sapent les piliers du journalisme indépendant : l’accès à l’information, les financements publics et privés ». Et de comparer son attitude à celle d’Erdogan, qui envoie dans les prisons turques les journalistes qui le défrisent, et à celle de Vladimir Poutine, autre grand ami de l’information libre, fiable et vérifiée. Il y a des rapprochements qui font mal…


Washington a annoncé son départ de l’Unesco. Ce n’est pas une surprise puisque ce fut déjà le cas sous Ronald Reagan puis en 2017 lors du premier mandat Trump. La porte-parole du gouvernement américain justifie cette décision : l’organisation internationale « s’emploie à promouvoir des causes sociales et culturelles clivantes » et défend « une feuille de route idéologique et mondialiste pour le développement international, en contradiction avec notre politique étrangère America First ». Effectivement, l’Unesco s’occupant d’éducation, de science et de culture, la première puissance ne voit pas l’intérêt d’essayer de rendre le monde plus doux, plus intelligent et plus sûr.
L’Unesco survivra à ce départ, en attendant l’arrivée d’un président disons plus ouvert.


La prochaine reconnaissance par la France d’un État de Palestine pour « apporter une contribution décisive à la paix au Proche-Orient » était depuis longtemps espérée par le monde arabe et, sinon redoutée, du moins fortement désapprouvée par Israël. Elle ne serait sûrement pas intervenue maintenant sans les souffrances abominables infligées aux civils de Gaza depuis l’offensive de l’État hébreu après les attaques tout aussi abominables du 7 octobre. Il est injustifiable que des otages innocents soient encore enterrés vivants pour servir de monnaie d’échange. Il est injustifiable que des personnes soient bombardées, déplacées, affamées, privées de soins. Jusqu’à présent, la communauté internationale a réagi mollement. La reconnaissance par la France va, peut-être, faire bouger les lignes.