Quand le loup dort (...)

Quand le loup dort dans le poulailler

L’inimaginable s’est produit : l’informaticien radicalisé Michaël Harpon a réussi à frapper au saint des saints, en plein cœur de la préfecture de police de Paris, d’où justement est menée la lutte contre le terrorisme.

Il est encore trop tôt pour savoir s’il y a derrière l’assaillant la main du diable et un système organisé ou s’il s’agit "seulement" de l’auto-allumage d’un islamiste longtemps dormant et passant soudainement à l’action.
Outre son côté dramatique pour les familles et les collègues, et le symbole de faiblesse qu’il représente pour notre état, l’assassinat de ces quatre policiers fait l’effet d’un séisme.

Il démontre la faiblesse de nos défenses face à un ennemi mal défini, qui est partout et nulle part à la fois, et qui a même réussi à tuer dans ce qui devrait pourtant être un sanctuaire.

Avant ce drame, on pouvait penser qu’un fonctionnaire habilité "secret défense" était absolument transparent, clair comme de l’eau de roche, passé au scanner sous toutes les coutures. Ce tragique fait divers montre qu’il n’en est rien, que les spécialistes pourtant aguerris qui ont côtoyé l’assassin n’ont rien vu venir, n’ont rien pu prévenir. "Collègue exemplaire". Ah bon...
Y a t-il eu des "dysfonctionnements" ? Oui reconnaît, mezza voce, le ministre de l’Intérieur, qui s’est livré à chaud à une communication assez approximative, vite retournée par les premières constatations...

N’aurait-il pas été à tout le moins prudent de placer sous le microscope quelqu’un qui a - paraît-il - justifié les attentats de Paris et ne serrait pas la main aux femmes ? Des indices peut-être pas suffisants pour le suspecter du pire, mais qui clignotent aujourd’hui comme des gyrophares dans la nuit.
Harpon, qui avait accès aux disques durs sensibles en sa qualité d’informaticien, a t-il exfiltré vers des forces obscures les identités des personnes travaillant à la PP dans l’antiterrorisme ? Y a t-il ailleurs d’autres loups en embuscade (le chiffre d’une cinquantaine de policiers radicalisés au niveau national est évoqué par la presse) ?

Les enquêtes judiciaires, parlementaires et administratives ne seront pas de trop pour comprendre.

Elles n’éviteront pas les commentaires politiques de tous bords,
sachant qu’il est plus facile de donner des leçons quand on est dans l’opposition. Mais c’est aussi une arme à double tranchant, car rien n’indique que ceux qui étaient au pouvoir hier et ceux qui le seront demain auraient agi plus efficacement.

Une fois de plus, il nous faut revoir les organisations et les méthodes de la surveillance, pour s’opposer à cet ennemi invisible que la puissance de feu des Rafales ne réussit d’évidence pas à terrasser...

deconnecte