Quand les défilés sont de

Quand les défilés sont de la revue...

"Dictature", "apartheid" : ces mots ont fleuri dans les cortèges "antivax" du week-end pour dénoncer la façon dont la France gère la crise sanitaire. On peut ne pas être d’accord, là n’est pas la question, mais les mots ont une valeur, et dans le cas présent ils sont dévoyés. Dans plusieurs cortèges, des manifestants se sont même affublés d’une étoile jaune de sinistre mémoire....
On souhaite à tous les pays une dictature qui offre à volonté des test PCR gratuits, on aurait souhaité à Nelson Mandela de pouvoir défiler dans les rues de Johannesburg plutôt que de croupir 27 ans dans les prisons d’un régime ouvertement raciste. A t-on à ce point perdu de vue combien la protection - économique, sociale et... sanitaire - est développée en France et partagée pour le plus grand nombre ? Peut-on comparer notre situation et celle de pays qui empêchent les opposants de se présenter aux élections en les embastillant (ou pire) alors qu’ici à peine plus de trois électeurs sur dix ont trouvé le chemin des urnes pour les dernières régionales et départementales.
Étonnant, tout de même...


C’est entendu : je ne suis pas plus vertueux que la plupart de mes concitoyens et, comme tout le monde ou presque, il m’arrive de traverser la rue en dehors des clous, ou de tenter de ne pas payer l’horodateur pour faire une course de deux minutes. Mais j’en ai ras le pare-choc du comportement quasi généralisé sur nos belles routes du 06 où l’on vous fait des appels de phares, où l’on vous klaxonne, où l’on vous double à droite, et j’en passe, tout simplement parce que vous avez la prétention de... respecter la limitation de vitesse. Sachant où sont postés les radars fixes, de nombreux conducteurs prennent ainsi des libertés avec le code de la route et la sécurité des autres usagers.
Revenant de quelques jours aux Pays-Bas, j’ai pu mesurer la différence au volant entre nos amis bataves et leurs cousins méditerranéens. Là-bas, le conducteur ne dépasse pas le 50 en ville, s’arrête lorsqu’il y a des piétons, redémarre doucement au feu vert sans faire crisser ses pneus, respecte les limitations de vitesse (qui varient sur l’autoroute selon les heures de la journée !). Le caractère flamand, le civisme et la peur des radars (dissimulés partout) font sans doute la différence avec notre "laxitude" latine.
Ici, on voit des bolides qui font la course sur la Promenade des Anglais - il s’agit parfois de simples camionnettes de livraison - alors que les
trottoirs sont pleins de piétons. Les trottinettes (en principe bridées) déboulent sur la chaussée comme un cheval au galop, et je me dis qu’il y a quand même des contrôles de vitesse qui se perdent si l’on veut améliorer la sécurité de tous. Il serait largement temps d’installer ces cinémomètres là où ils sont vraiment utiles, sur les secteurs très passagers, plutôt qu’aux endroits "rentables".
Candidate au classement de l’Unesco, la Prom’ mérite vraiment mieux que d’être ce qu’elle est trop souvent, une piste de vitesse.

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