Recrutement : EDM et le SM contestent les chiffres

«  Alors que le garde des Sceaux se vante d’un budget historique, "arraché avec les dents", les recrutements de magistrats diminuent de manière notable  » proteste le syndicat qui rappelle que ces trois dernières années, avant l’arrivée d’Eric Dupond-Moretti au ministère de la Justice, 250 places avaient été « ouvertes ». D’où le déficit dénoncé par le S.M.
Depuis son entrée en fonction, et même avant, les relations ne sont pas au beau fixe entre l’ancien avocat pénaliste désormais installé place Vendôme et les magistrats. Mais dans le cas présent, les deux parties se livrent à une petite partie de poker menteur puisque chacun détient sa vérité irréfutable sur le papier.

« Il y aura une création nette d’emplois de magistrats  » assure de son côté la Chancellerie au quotidien 20 Minutes puisqu’il faut aussi compter avec l’ouverture de 50 postes « supplémentaires » par concours spécial. Ce dernier a pour objet de répondre rapidement aux besoins les plus criants des tribunaux. Ce concours est ouvert aux personnes ayant sept années au moins d’expérience professionnelle dans les métiers du droit. Le niveau des recrutement sera donc en 2021 sensiblement le même que celui des trois années précédentes «  mais ce n’est pas à ce rythme que la France se mettra à niveau par rapport à ses homologues européens » insiste le syndicat.
Le garde des Sceaux peut aussi mettre en avant le «  recrutement sur titre  » qui permet d’intégrer directement la magistrature pour les « profils » compatibles. Ses services ont aussi fait leurs comptes : le nombre des magistrats est passé de 8 427 en 2017 à 9 090 en 2020, soit une augmentation de 10% environ. Pour EDM, le S.M. a « monté une polémique de toutes pièces ». Mais il n’empêche que le nombre de magistrats rapporté au nombre d’habitants ne plaide quand même pas en faveur de notre pays par rapport à nos principaux voisins…