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Retour sur la table ronde Telecom Valley : "Relance, les enjeux de l’aide aux entreprises"

Une population confinée, une activité à l’arrêt, une épargne de précaution record face à une consommation des ménages au ralenti... Les maux de la Covid-19 ne sont pas près de libérer tout ce que la France compte de forces vives. D’autant que la situation sanitaire actuelle se révèle comme un redondant générateur de sueurs froides...
C’est dans ce contexte que la relance, appelée de leurs vœux par les acteurs de l’économie et mise en musique par le gouvernement à travers un plan à 100 milliards d’euros, tente d’annoncer des lendemains meilleurs.
Où en sont les entreprises azuréennes ? Que peuvent-elles espérer des pouvoirs publics ? Comment les institutions et les organisations professionnelles peuvent-elles les aider à redémarrer pour assurer leur pérennité ? Le 25 septembre, à Sophia Antipolis, Telecom Valley a tenté de répondre à ces questions en invitant trois experts à s’exprimer sur le sujet. La table ronde a réuni Philippe Renaudi, président de l’UPE 06, Jean-Pierre Savarino, président de la CCI Nice Côte d’Azur, et Sylvie Baldy, directrice du travail et responsable du pôle entreprises/emploi de la DIRECCTE PACA. Bilan des échanges : c’est de l’union entre les services de l’Etat et les entités locales, garante d’une information pertinente des entreprises, que le salut viendra.

>> Philippe Renaudi : "recenser toutes les aides de l’Etat"

Après avoir rappelé que ses équipes se sont mobilisées tout au long de la période du confinement, le patron de l’UPE 06 a souligné que "le plan de relance est aujourd’hui le sujet principal". Et de poursuivre : "Avec le président de la CCI, nous préparons des actions concertées, notamment le recensement de toutes les aides que l’Etat est en train de mettre en place". Sur les 100 milliards du plan du gouvernement, "51 milliards sont fléchés pour les entreprises", dont 10 milliards par an, sur 2021 et 2022, de baisse des impôts de production. "Les 31 milliards restants, il va falloir aller les chercher. Les grands groupes vont se débrouiller tout seuls, mais nos PME et TPE, nous allons devoir les renseigner". Et identifier ce à quoi elles ont droit. Une fois cette tâche accomplie, Philippe Renaudi s’engage à transmettre l’information à la CCI pour qu’elle assure le montage des dossiers. Mais si l’UPE 06 fédère 10 000 entreprises adhérentes, les Alpes-Maritimes en comptent 80 000. Il en reste donc 70 000 à toucher, via la CCI. D’où la nécessité d’une logique partenariale.

>> Jean-pierre Savarino : "privilégier le local"

Les entreprises sont plongées dans une nuit de complexité. La CCI Nice Côte d’Azur veut être leur phare. "Notre rôle, c’est de retrouver les aides qui sont compatibles avec chaque entreprise", indique Jean-Pierre Savarino, en relevant la grande variété de structures sur notre territoire. "Nous avons une équipe de plus de 100 personnes qui s’occupent des entreprises". Face à la problématique sanitaire, qui ne facilite pas les relations avec les clients potentiels, la Chambre veut privilégier le marché régional. Elle a ainsi mis en place une "marketplace" pour "permettre un échange direct entre tous les acteurs, les donneurs d’ordre, les sous-traitants..."
L’outil est prêt, car "il est nécessaire aujourd’hui de mieux se connaître et de privilégier la consommation locale".
L’information, c’est bien le nerf de la guerre pour la CCI, qui appelle les professionnels à ne pas se priver de ses ressources en la matière. "Il ne faut pas hésiter à nous poser des questions, nous avons certainement des éléments de réponse", y compris quand les éventuels tracas ont un lien avec l’Etat ou les collectivités.

>> Sylvie Baldy : "utiliser les aides à l’embauche des jeunes"

"La DIRECTTE est aux côtés des entreprises et des employeurs depuis le début de cette crise". Sa représentante, Sylvie Baldy, promeut une démarche partenariale avec les organismes qui soutiennent l’économie locale dans le but de donner de l’information, "dès lors que nous en avons". Celle du jour a concerné bien sûr le plan de relance, dont les dépenses "sont orientées en direction des PME et TPE". Et notamment tout ce qui peut conforter les embauches. "L’Etat mobilise en ce moment des aides, qui seront limitées dans le temps. Il est donc important qu’elles soient connues". Elles concernent surtout les jeunes. "Il y a une aide pour l’embauche des moins de 26 ans, soit 4 000 euros pour tout contrat supérieur à six mois jusqu’au 31 janvier 2021". Autre domaine, l’apprentissage, qui bénéficie d’un coup de pouce de 5 000 euros pour le recrutement d’un mineur et 8 000 euros pour un majeur jusqu’au 28 février 2021. "ça revient à un coût quasi nul pour l’entreprise la première année". La piste des emplois francs permet quant à elle d’obtenir 15 000 euros sur trois ans.

Photo de Une : Au micro, Jean-Pierre Savarino, président de la CCI, entouré de Sylvie Baldy, représentant la DIRECTTE, et Philippe Renaudi, président de l’UPE 06. DR J.P

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