Reprise : les entreprises

Reprise : les entreprises s’y préparent !

"France Hélices" à La Bocca, "PAAL" à Contes, ou ce restaurant niçois qui se réoriente sur la livraison : elles s’adaptent, elles y croient. Des exemples à suivre...

Frances Hélices garde le cap !

"Comme tout le monde, nous avons été sonnés par l’annonce du confinement, par le ’on est en guerre’. Cela a provoqué beaucoup d’appréhension dans nos rangs, certains ont même quitté le travail sur le champ. Nous avons fermé l’entreprise pendant une semaine, le temps de digérer, de réfléchir à la suite. Mais finalement, tout le monde a répondu ’présent’ et décidé de reprendre l’activité".
Sauvés par la norme ISO...
La team manager Emmanuelle Bezzi, la trentaine d’employés de France Hélices à Cannes-la-Bocca et la dizaine du site de cette même entreprise à Concarneau ont trouvé en eux l’énergie de rebondir. Ils ne le regrettent pas.
"Nous avons mis en place toutes les procédures de sécurité : distance
sociale, fermeture de la cantine et du show room, accès au vestiaire limité à une personne à la fois, fourniture de visières, etc. Nous avions aussi gardé l’habitude de l’emploi du gel hydroalcoolique depuis l’épisode aviaire de 2016".
À France Hélices, tout le monde est donc au travail, sauf le commercial itinérant, qui se retrouve au chômage partiel puisqu’il ne peut plus démarcher les autres entreprises clientes qui ont fermé.
Pour le moment, cette crise du coronavirus ne s’est pas traduite dans le chiffre d’affaires puisque des commandes étaient en cours. Mais Emmanuelle Bezzi s’attend cependant, d’ici une quinzaine de jours, à une baisse qu’elle estime de l’ordre de 30%.
"Personne n’était préparé à un tel cataclysme. Mais les services administratifs et le bureau d’études se sont adaptés au télétravail, tout est géré à distance. Ce qui nous a aidés, c’est la norme ISO qui guide dans les procédures. Cela a donné à chacun l’habitude d’un cadre, il n’y avait plus qu’à dérouler".

Masques offerts à l’hôpital

Il y a bien sûr des difficultés, comme des impayés d’autres entreprises. Il a fallu aussi mettre au point un process pour que les livraisons se fassent dans de bonnes conditions de sécurité, sans contact physique. Mais la volonté de réussir ensemble, de jouer la transparence, la multiplication des visioconférences ont fait le reste.
"Si je devais donner un conseil à des entrepreneurs en difficulté, c’est de se rapprocher de la CCI, de Bpifrance, des mairies pour savoir comment étaler les charges. Je leur dirais aussi de donner leurs masques si leur entreprise fermée en possède qui dorment dans les placards. Si chacun fait un petit quelque chose et se montre solidaire, nous serons collectivement plus forts".
Et pour finir, un clin d’œil : "nous avons l’habitude de travailler avec les Chinois : cela nous a permis de faire venir des masques et de les
offrir à l’hôpital".
Plus que jamais, France Hélices garde le cap !

Petit Cuistot : de vrais durs à cuire !

Petit Cuistot est un restaurant niçois de vente à emporter. Sa responsable, Emmanuelle Petit, explique comment elle s’est adaptée pour surnager. "Nous faisions déjà à manger aux personnes âgées, isolées ou handicapées du quartier qui ne bénéficient pas de l’aide du CCAS. Depuis le confinement, nous avons renforcé cette activité parce que beaucoup d’employées d’aide à domicile ont arrêté de travailler. Nous avons aussi des demandes à Monaco, où tout est fermé. En temps normal, nous ne livrons que sur Nice, mais depuis quelques semaines, nous allons jusqu’à Antibes".
Il a fallu organiser différemment le travail : les deux cuisiniers sont passés à mi-temps, ils viennent à tour de rôle un jour sur deux. Emmanuelle se charge des livraisons, les plats étant disposés dans une caisse isotherme lavée avant et après chaque service. "Je ne touche pas la nourriture. Les cuisiniers déposent les plats dans la caisse, quand je vais chez le client, celui-ci prend directement son sac".
Le paiement est fait soit sur le site internet, soit en espèce dans une enveloppe contenant l’argent. Il n’y a jamais de contact entre Emmanuelle et celui qui reçoit la commande.
Tous ces efforts sont nécessaires pour maintenir l’entreprise à flot. "Le chiffre d’affaires en boutique s’est effondré. Sur Uber Eats et Deliveroo, nous enregistrons peu de commandes. Nous travaillons habituellement avec les salariés des entreprises, mais celles-ci sont fermées. Sur le mois de mars, nous avons subi une perte de 4 500€".

PAAL a repris malgré tout

L’entreprise PAAL située à Contes a fermé à l’annonce du confinement. Mais elle s’est rendue compte qu’elle pouvait continuer à travailler, en s’adaptant. Elle a relancé ses activités après qu’un tour de table a montré que certains salariés étaient volontaires. Il y a donc un mix de télétravail et de chômage partiel selon les services. "Sur les sites, nous avons au maximum six personnes qui travaillent à la production alors qu’en temps normal avec les intérimaires ils sont environ 35" explique Marie Hervieu. "Nous travaillons surtout avec des fabricants, des installateurs, des artisans, qui n’ont plus beaucoup de commandes en ce moment". Des procédures "sanitaires" ont été mises en place pour garantir la sécurité.

Visuel de Une : L’activité se poursuit normalement pour la trentaine de salariés à Cannes-la-Bocca (DR)

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