Samuel Le Bihan carbure à l’engagement

Il a beaucoup voyagé. Il a ouvert les yeux. Il a laissé son cœur s’exprimer et s’est appliqué à agir concrètement. Avec la conviction que notre monde pourrait être un peu plus vivable pour les plus faibles et les plus pauvres si tous les gars du monde... Il s’est donc mobilisé. Avec l’association "Action contre la faim" pour le Darfour et la Mongolie, avec l’opération "Novembre en enfance" pour les jeunes défavorisés.
Il a aussi pris la plume pour parler de son rôle de papa d’une fillette autiste, et partager son expérience avec d’autres familles également concernées.
À 54 ans, celui qui a déjà joué dans trente cinq longs métrages et dans une quinzaine de séries à la télévision - sans compter quelques incursions au théâtre et dans la publicité - s’est maintenant investi dans "EarthWake" qui vise à limiter la pollution par le plastique (voir page suivante).

Écologie pratique

Samuel Le Bihan (DR JMC)

"Ce projet n’est pas forcément destiné à la France où il y a déjà globalement un bon ramassage des déchets plastiques, mais surtout pour les pays émergents qui reçoivent ces détritus sans avoir aucun moyen de les traiter pour les valoriser ou les éliminer. Avec le générateur EarthWake mis au point à Puget-Théniers, on assainit l’environnement, on fabrique de l’électricité qui créera des emplois, donnera l’accès à l’internet et au savoir" explique Samuel Le Bihan.
Au printemps prochain, EarthWake offrira un générateur à des femmes sénégalaises. N’en pouvant plus de voir leur village crouler sous le plastique, elles ont créé une coopérative pour collecter ces déchets afin de les trier pour revendre à des industriels du recyclage. Le générateur servira à fabriquer l’électricité nécessaire au traitement de la matière première.
À l’origine de cette technique "alchimique" permettant de transmuter du plastique en carburant, Christofer Costes, originaire du village de La Croix-sur-Roudoule. Il a convaincu différents partenaires importants, dont le Conseil départemental des A-M, et Samuel Le Bihan, désormais complètement investi dans ce projet.
"EarthWake représente maintenant une grande partie de mon temps, car j’y crois dur. Je suis sensible à cette pollution qui abîme les plus beaux endroits du globe. Passé le constat, il faut proposer des solutions : il n’y aura pas que la nôtre, mais il faut les mettre en place et ça peut marcher. Nous sommes sans doute de doux rêveurs en disant que nous allons dépolluer quand on voit les milliards de tonnes déversés dans les mers. Mais il faut rêver en grand. Je crois au dicton qui dit que ’si on vise les étoiles, on peut atteindre la lune’.
Le rêve devient réel ici, avec les camions poubelle de la Communauté de communes Alpes d’Azur qui fonctionnent depuis deux mois à titre expérimental avec du carburant issu du plastique.