Se méfier de Raminagrobis,

Se méfier de Raminagrobis, surtout s’il paraît dormir..

Tel Raminagrobis, le locataire du Kremlin (bail à très longue durée) joue avec les nerfs des Occidentaux en massant aux frontières de l’Ukraine entre 100 et 120 000 soldats "lourdement armés".
Dans les chancelleries, on n’a pas pu ne pas envisager un coup de force russe sur son petit voisin : Poutine ne s’était déjà pas gêné pour annexer au printemps 2014 la péninsule de Crimée... Un bis repetita est d’autant plus possible que ni l’UE ni les USA ne sont en mesure de s’y opposer militairement.
Mais le colosse a des pieds d’argile. Etranglé par les sanctions économiques, en proie à des difficultés intérieures, il a absolument besoin du pipeline gazier Nord Stream 2 pour alimenter l’ouest de l’Europe et en particulier l’Allemagne. Après avoir joué l’effroi, il souffle le chaud maintenant en annonçant le retrait de 20 000 soldats de la frontière ukrainienne.
On voit bien que le compte n’y est pas, et qu’il lui sera facile de remobiliser en quelques jours des soldats si les négociations prévues au début 2022 avec les Américains n’aboutissent pas. Le fait qu’il a présenté ces mouvements de troupe comme de simples manœuvres n’abuse évidemment personne.
Pour que le message soit bien clair, "en même temps" il vient d’annoncer un nouveau tir d’essai de missiles hypersoniques "Zircon". Contrairement aux dirigeants occidentaux, Poutine a l’avantage de disposer de temps
car ce n’est pas le résultat des élections dans son pays qui le préoccupent. S’il alterne coup de griffe et patte de velours, ce n’est pas une raison de céder à ses chantages.
Il n’en demeure pas moins vrai que Kiev n’est qu’à 800 kilomètres de Moscou, et que le nouveau tsar de la Russie ne pourrait tolérer que l’Ukraine entre dans le giron de l’OTAN.
Ce que souhaite pourtant ce pays, libre de disposer de lui-même, à la condition de ne pas réveiller Raminagrobis...

Il y a encore en France six à sept millions de personnes réfractaires à la vaccination. Les mesures sanitaires qui "durcissent" les conditions d’accès aux lieux collectifs n’ont guère convaincu que trois cent mille nouveaux primo-vaccinés.
Cela permet de mesurer la défiance dans la parole "officielle", qu’elle soit politique ou scientifique.
Face à cette réticence, les partisans de la vaccination parlent "d’obscurantisme" quand les "réfractaires" argumentent "prudence" et "libertés". Gare à la fracture si les chiffres des hospitalisations devaient exploser...
Ce n’est pas une raison pour ne pas nous souhaiter à tous, vaccinés ou pas, une aussi bonne année 2022 que possible...

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