Silver économie : "Faire de la Région Sud un leader national"

«  L’objectif est de faire de la Région Sud un leader national en matière d’équipements et de services dédiés aux Seniors et d’accompagner au mieux le déploiement d’offres dédiées à la longévité », annonce Thomas Berettoni, co-président de l’OIR Silver économie pour la Région Sud. «  La Silver économie est pour la Région une filière stratégique, au-delà des enjeux démographiques, en termes économiques. Cela représente 80 000 emplois non délocalisables. (…) Il s’agit de faire rayonner notre territoire, nos acteurs, leurs savoir-faire, leurs projets. Les Seniors, c’est nous tous, aujourd’hui ou demain », ajoutait-il lors de la 3e édition de la Rencontre de la Silver économie, organisée à Nice le 28 juin, par la CCI Nice Côte d’Azur, la Ville de Nice, la Métropole Nice Côte d’Azur et Provence-Alpes-Agglomération, dans le cadre de deux projets européens, Prosol Senior et Clip E-Santé.
Thomas Berettoni a rappelé que 28 % de la population de la Région avait plus de 60 ans (3 points de plus que la moyenne nationale) et qu’en 2040 un habitant sur trois aurait plus de 60 ans et un habitant sur cinq plus de 75 ans. « Il faut prendre cela comme une force. Aujourd’hui on a un vivier de startups, d’entreprises et d’universités qui proposent des nouvelles technologies en lien avec la Silver économie pour nos Seniors, pour les garder à domicile, pour qu’ils gardent le lien avec leurs familles  ».

« Pour le plus grand nombre »

« Le rôle des élus, et notamment à la Région Sud, est d’aider ces entreprises à développer leurs produits, à rester sur le territoire et à massifier leurs produits. Ce que je souhaite c’est que l’on arrive à obtenir des produits accessibles pour le plus grand nombre ».
En France, la Silver économie (économie au service des personnes âgées) s’est structurée en filiale en 2013 et au niveau des régions, les premières à s’y intéresser fortement, s’auto-qualifiant « Silver Région », ont été la Basse-Normandie, l’Aquitaine et Midi-Pyrénées. Forte de ses atouts, la Région Paca leur a emboîté le pas avec la publication d’un guide intitulé «  La Silver économie : Une filière d’opportunités en région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Dans le guide des Silver Régions, publié en 2016, Luc Broussy, président de France Silver Eco et, depuis 2018, président de la Filière Silver économie, relevait l’importance de l’écosystème niçois : « la Ville de Nice a développé une action particulièrement audacieuse et ambitieuse depuis des années en direction de la e-santé et de la Silver économie », écrivait-il. La Région Sud a ensuite mis en place, dès 2016, des Opérations d’intérêt régional (OIR), qui s’adressent aux entreprises et aux acteurs économiques régionaux, dont un OIR consacré à la Silver économie.
La Région Sud ambitionne de devenir un modèle économique durable au travers de ses huit OIR (énergies de demain, industries du futur, thérapies innovantes, Silver économie, économie de la mer, tourisme et industries créatives et smart tech) en mobilisant au total deux milliards d’euros d’investissements publics-privés.

Agir contre l’âgisme

Alain Franco, gérontologue et professeur honoraire de la faculté de médecine, s’intéresse aux questions d’éthique dans les nouvelles technologies. Il met en avant le droit à la sécurité des personnes et le droit à l’éthique des usages. Il exhorte ainsi à agir contre l’âgisme, la ségrégation en raison de l’âge. «  L’âgisme bafoue les droits. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un Terrien sur trois est ‘âgiste’, en général sans le savoir  », explique M. Franco. «  Il a peur de la vieillesse. Cela s’explique de façon anthropologique par la peur de la mort parce qu’un vieux fait penser à la mort. C’est devenu un sujet très important pour les Nations-Unies et pour l’OMS car l’âgisme provoque une mauvaise santé, des dépressions et même de la mort. Il faut s’attaquer à l’âgisme et il ne faut donc pas que les technologies que nous utilisons soit pourvoyeuses d’âgisme ».