Spéculation, bulle : (...)

Spéculation, bulle : les dangers des temps présents

Le principe d’une bulle, c’est qu’elle grossit, grossit, grossit… et éclate au moment où personne ne s’y attend. Le phénomène est identique en économie, lorsque le marché des actions, des obligations, de l’immobilier etc. atteint des valeurs excessives et non justifiées par l’activité réelle. On est alors plus très loin de la magie, de l’emballement, jusqu’au crash…

Cette situation est récurrente, mais avec la mondialisation des échanges et les nouvelles technologies, elle a pris des proportions gigantesques. Les dernières bulles en date sont celle de l’internet à la fin des années 90, et celle de l’immobilier en 2008 qui accoucha l’année suivante de la crise des « subprimes  ». Les enseignements de ces avatars ont bien été tirés, mais la nature spéculative revenant au galop, des économistes de plus en plus nombreux alertent sur le risque d’un nouvel éclatement.
Car les conditions sont réunies : les liquidités libérées par les grandes banques centrales, un enthousiasme peut-être exagéré sur des performances qui restent encore à prouver comme la révolution verte et les technologies nouvelles qui en découlent. Les investisseurs se précipitent en dehors des limites du raisonnable, comme des parieurs qui lâchent les chevaux aux tables des casinos.
La possibilité de gains rapides attirent forcément les spéculateurs, qui font grossir la demande, qui fait monter les prix. Les actions aujourd’hui paraissent être le seul moyen de faire du rendement (on ne peut plus compter sur le livret A…).
Les grandes maisons boursières pronostiquent encore une bonne année 2021, mais que pourraient-elles dire d’autre alors qu’elles sont à la fois juges et parties ? La seule chose certaine, c’est… l’incertitude des temps présents, avec un « rebond » attendu mais encore virtuel, qui pourra certes emballer la machine au moins dans un premier temps. Chacun s’accorde qu’il faudra plusieurs années pour retrouver dans l’économie réelle le niveau d’activité d’avant la crise sanitaire.
D’ici là, les bourses risquent bien de faire des montagnes russes, avec des gagnants mais aussi des perdants… Comme toutes les choses très excitantes, la spéculation n’est pas sans danger.

Photo de Une : Les usuriers, tableau de de Quentin Massys, galerie Doria Pamphilj à Rome. DR

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