Tempête Alex, des travaux

Tempête Alex, des travaux d’urgence pour le patrimoine estimés à 3,5 M€

Un montant estimé à 3,5 millions d’euros sera nécessaire pour effectuer très rapidement des travaux sur les monuments directement abîmés par la tempête Alex ou dont la dégradation a été aggravée par son passage.

"J’ai travaillé édifice par édifice et je suis arrivé à un montant de travaux d’urgence de 3,5 millions d’euros TTC, qui est un montant important", a annoncé Antoine Madelénat, architecte en chef des monuments historiques et responsable d’un audit des 65 monuments historiques des trois vallées (Tinée, Vésubie et Roya). Il s’exprimait au cours d’une réunion d’information sur "les conséquences économiques de la tempête Alex et son impact sur le patrimoine des communes des vallées sinistrées", organisée le jeudi 29 avril à la CCI Nice Côte d’Azur autour de Xavier Pelletier, préfet délégué chargé de la reconstruction des vallées. "Nous gardons à l’esprit le drame humain très lourd et nos pensées vont d’abord aux victimes et aux proches des victimes ainsi qu’à toutes les personnes touchées par cette catastrophe. Si nous avons souhaité organiser cette réunion réservée aux entrepreneurs, c’est pour rappeler que la Fondation du patrimoine propose aux entreprises de s’associer à ses actions qui s’inscriront dans leur démarche mécénat et de RSE", a tenu à rappeler Yvon Grosso, président du Cercle des entreprises mécènes de la Fondation du patrimoine des Alpes-Maritimes, à l’initiative de la réunion.

Travaux de fond

"En Tinée, on a un monument en péril, un monument en mauvais état et six monuments nécessitant des petits travaux d’entretien (pour 250.000 euros). En Vésubie, quatre monuments sont en péril, deux monuments en mauvais état et deux monuments nécessitent des travaux d’entretien (pour 1,25 million d’euros). Et en Roya, qui a été la vallée la plus touchée, trois monuments en péril, deux monuments en mauvais état et sept monuments nécessitant des travaux d’entretien (pour 2 millions d’euros)", a détaillé Antoine Madelénat, qui dit avoir été "ébloui" par les monuments des trois vallées. Il a notamment cité l’exemple de "l’église Santa Maria in Albis à Breil-sur-Roya, qui est un joyau de l’architecture baroque (…), très durement touchée par la crue". Jean-Louis Marquès, délégué 06 de la Fondation du patrimoine, a souligné qu’il s’agissait là de "travaux d’urgence pour éviter que le péril soit imminent". "Par la suite, avant de rendre ces monuments visitables, il y a des travaux de fond qui doivent être entrepris et qui eux ne sont pas encore chiffrés. Dès qu’on parle de monument historique, il faut d’abord le sauver du péril, c’est évident, et il faut ensuite le mettre en état et lui redonner son éclat pour qu’il attire le touriste", a-t-il ajouté.

Retombées économiques

"Pour rendre l’attractivité à nos vallées, de nombreuses actions restent à entreprendre. Nous devons soutenir les actions de la Fondation du patrimoine pour préserver cet héritage culturel et patrimonial", a assuré le président de la CCI Nice Côte d’Azur, Jean-Pierre Savarino. "On va chercher des mécènes, on va chercher des partenaires", a déclaré de son côté Philippe Renaudi, président de l’UPE 06, qui regroupe 10 000 entreprises adhérentes. Pour encourager les futurs mécènes, Célia Vérot, directrice générale de la Fondation du patrimoine, qui s’exprimait depuis Paris en visioconférence, a déclaré que "l’investissement dans le patrimoine, c’est bon pour l’économie, c’est bon pour les entreprises et c’est bon aussi pour les finances publiques".
Elle a rappelé qu’en 2019, la fondation a mobilisé 58 millions d’euros avant d’affirmer que cette enveloppe a permis de générer 550 millions d’euros de travaux, des travaux qui ont ensuite permis d’obtenir 1,2 milliard d’euros de retombées économiques, directes et indirectes. Le préfet Xavier Pelletier a conclu la réunion en assurant que la reconstruction des monuments serait "exemplaire et remarquable parce qu’elle entraîne, parce qu’elle motive et parce qu’elle génère de l’attention".

Photo de Une : L’église Santa Maria in Albis à Breil-sur-Roya. DR JMC

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