Tempête Alex : Le Parc du Mercantour a encore besoin de 450 000 €

Le Parc du Mercantour a été durement touché par la tempête Alex d’octobre 2020 avec 180 km de sentiers abimés ou détruits.
"Le soutien de la société civile, des entreprises, des mécènes a été très important pour la reconstruction des vallées. Le Parc national du Mercantour est venu solliciter le Département pour dire qu’il fallait faire la même chose pour la partie cœur de parc et sa zone périphérique", a indiqué le président du Département des Alpes-Maritimes, Charles Ange Ginésy, au cours d’une soirée de gala organisée le 30 mai pour les mécènes du Parc. Les contributeurs, 512 au total, ont déjà apporté près de 170 000 euros.
"Plus de trois millions d’euros sont aujourd’hui mobilisés, par les crédits européens, par les crédits de l’État et par le Département mais il reste 450 000 euros à financer. On est sur une insuffisance de crédits. Le budget des parcs nationaux n’a pas augmenté mais le nombre de parcs a augmenté et, financièrement, la part par unité de parc a diminué. L’État a joué son rôle dans la reconstruction, il a apporté des financements. Aujourd’hui c’est un appel au mécénat pour le complément de financement", a poursuivi M. Ginésy. Les mécènes conviés au Palais des Rois sardes de Nice ont pu déguster un menu concocté bénévolement par le chef étoilé Jacques Chibois.

"La rencontre de deux mondes"

Charles Ange Ginésy, Louis Bodin et Samuel Le Bihan ont répondu présents pour cette soirée ©S.G

Pour Aline Comeau, directrice du Parc, "les acteurs économiques ont répondu présent" jusqu’ici. On les attend encore. On est très confiant parce qu’on a un très bon accueil du monde économique. Cette soirée est importante parce qu’elle permet la rencontre de deux mondes qui ne se rencontrent pas forcément : le monde de l’économie, du business et le monde de la biodiversité, du long terme", a-t-elle ajouté, précisant que "les sentiers sont une très bonne réponse" pour concilier l’attractivité touristique et la protection de la biodiversité. "Ils canalisent la fréquentation du public sur des tracés et ils préservent la quiétude des animaux". La priorité pour l’équipe du Parc du Mercantour est donc de réhabiliter tous les sentiers. La moitié de ceux détruits a déjà pu rouvrir. "Le parc a aussi besoin d’effectifs", a souligné Mme Comeau. "On est entre 75 à 80 personnes pour couvrir plus de 1 800 km2. Le vrai défi c’est d’être présent là où il faut. Les gens se disent, moi tout seul je n’ai aucun impact. Sauf que les gens tout seul ils sont 600 000 à 800 000…".
L’apnéiste Alice Modolo, ambassadrice Green Deal 06, l’acteur Samuel Le Bihan, très engagé dans la protection de l’environnement, et Louis Bodin, météorologue et président du Comité d’experts du Green Deal du Département, étaient présents aux côtés de Charles Ange Ginésy pour apporter leur soutien au Parc.

"Être intelligent et s’adapter"

Un dîner imaginé par le chef Jacques Chibois au Palais Sarde ©S.G

"L’apnée m’a permis de prendre conscience de l’intérêt pour nous de protéger la nature. On fait face à des désastres et l’homme n’y est pas pour rien", a relevé Alice Modolo.
"Je ne suis pas du tout de la région et j’ai appris à découvrir cette région par hasard, au travers d’une association qui s’appelle Earthwake. On a développé un équipement qui transforme le déchet plastique en carburant. À force de venir, je suis tombé en amour de cette région, entre cette mer magnifique et ces montagnes régénérantes", a assuré Samuel Le Bihan, qui aimerait bien que sa série, Alex Hugo, vienne se tourner dans le Mercantour.
Pour Louis Bodin, "quand on est météorologue et un peu géographe on se rend compte qu’on est sur un territoire assez extraordinaire. Il y a des facteurs météorologiques qu’on ne retrouve pas ailleurs, ce qui montre une richesse incroyable et ce qui montre également parfois des événements terribles, derrière lesquels il faut reconstruire, avoir de la résilience, être intelligents et s’adapter. À la sortie, on doit être plus forts, avoir des hommes qui s’intègrent mieux à ce territoire et qui le respectent un peu mieux. Comment développer un territoire tout en le préservant ? C’est une vraie question de fond. Il faut s’éduquer et éduquer car quand on est éduqué on est moins passif ".

Du côté des mécènes : Ils ont dit...

 Pascale Oddoart, interlocutrice RSE et Transition écologique chez Enedis  : "On est partenaire du Parc depuis de nombreuses années. Enedis est engagé dans la RSE, plus particulièrement dans l’environnement, depuis longtemps. C’est apparu comme une évidence de participer à cette action, on ne s’est pas posé de questions. On est ravi et je pense qu’on va continuer encore longtemps."

  Jean-Pierre Martin, président du Rotary Club de Nice : "La préservation de l’environnement est l’un des axes majeurs de l’action du Rotary international. Dans notre district, on a mobilisé plus de 200 000 euros pour la tempête Alex dont une partie va être consacrée à une réhabilitation du sentier de la Valmasque. Le Rotary vise à relier les hommes et quelle meilleure manière de relier les hommes que de tracer un sentier ?"

 Simon Vallé, représentant de la marque de vêtements Lagoped : "Lagoped est une marque française, qui a cinq ans. On est une marque écoresponsable, on ne fait que du recyclé. J’avais envie de créer un partenariat avec le Mercantour puisque j’habite dans le Mercantour depuis plusieurs années et parce que je côtoie les parcs en tant que randonneur. Le Parc du Mercantour avait un programme de protection pour le lagopède et comme c’est notre emblème, on a fait un partenariat. Et il y a aussi ce projet de mécénat pour les sentiers ."

  Philippe Mondielli, directeur scientifique de la Fondation Prince Albert II de Monaco  : "C’est un lien historique, naturel. Le Mercantour pour Monaco c’est un peu son bol d’air ! Le gouvernement et plus récemment la Fondation ont voulu soutenir le Parc. Pour les 40 ans, on a fait venir Luc Jacquet qui a fait ce magnifique film La montagne aux histoires. Il n’a pas hésité une seule seconde".

Le Parc du Mercantour c’est :

 L’un des 11 parcs nationaux
 Bientôt 43 ans d’existence
 Un espace préservé de 1 800 km2
 679 km2 de superficie pour le cœur de parc
 3 193 mètres d’altitude maximale (Cime de la Rocca blanca)
 2 350 habitants
 600 000 à 800 000 visiteurs par an
 Plus de 2 000 espèces de plantes
 78 espèces de mammifères
 199 espèces d’oiseaux