Un an après, la vallée de

Un an après, la vallée de la Roya toujours marquée par la tempête Alex

Le maire de Tende, Jean-Pierre Vassalo, et celui de Breil-sur-Roya, Sébastien Olharan, ont évoqué la situation de leur commune à quelques jours du premier anniversaire de la catastrophe, lors du Salon des maires 06.

>> À Tende, "la détresse est encore énorme "

Jean-Pierre Vassalo a livré un témoignage poignant au cours de la conférence de présentation du Salon des maires des Alpes-Maritimes, organisée le jeudi 16 septembre.

Jean-Pierre Vassalo, ©S.G

Il est dans un premier temps revenu sur les événements des 2 et 3 octobre 2020 : "Dans la vallée de la Roya, on a subi un véritable bombardement. En pleine nuit, sous une pluie diluvienne, on a évacué un hôpital entier. On a évacué 70 personnes, avec les moyens du bord. On a été complètement isolés pendant 48 heures. Les gens ne se sont pas rendu compte de ce qui se passait, ils se sont enfermés dans leurs maisons et ne comprenaient plus rien. Souffrance totale. On a oublié qu’il existait la vallée de la Roya. Heureusement, le Président est venu. Il nous a donné un préfet pour la reconstruction (Xavier Pelletier) qui est parfait".
Un an après, "la détresse est encore énorme, on est encore dans la plaie ouverte", assure le maire de Tende. "Heureusement, le train a pu arriver à Tende il y a près d’un mois parce qu’on était coupés de la France, de l’Italie, de tout le monde. Depuis environ 20 jours, on a supprimé ces horaires de passage, on n’avait que trois créneaux de passage pour rejoindre le littoral. Les gens étaient enfermés comme dans une souricière et cela a pesé sur les états psychologiques. Maintenant, c’est le problème de la reconstruction, qui devient très difficile. J’ai perdu 11 maisons, il y a 50 familles qui n’ont pas pu rentrer chez elles et elles ne rentreront pas encore chez elles cet hiver. Comment se projeter sur l’avenir ? On n’a plus de terrains constructibles, c’est terminé. On nous dit, on va aider les gens à reconstruire avec les fonds Barnier (fonds de prévention des risques naturels majeurs, ndlr) mais où vont-ils reconstruire ? Il va falloir qu’on fasse l’acquisition du peu de terrains constructibles qui restent pour essayer de reconstruire. C’est presque mission impossible".

>> À Breil-sur-Roya, "un traumatisme qui demeure"

Lors du Salon des maires, Sébastien Olharan a expliqué qu’à Breil, il y a "un traumatisme qui demeure et qui va rester longtemps". "Mais malgré tout, je vois dans la population une forme de retour à des préoccupations quotidiennes. C’est bon signe parce que cela veut dire qu’on sort d’un contexte exceptionnel, exceptionnellement difficile à cause de la tempête", confie-t-il.

Sébastien Olharan ©Mairie de Breil sur Roya

"Il y a le cas des familles sinistrées pour lesquelles il y a encore des incertitudes. On a réussi à peu près à arbitrer sur l’avenir de la plupart des biens qui sont situés en zone inondable mais il y a encore quelques habitations pour lesquelles on n’a pas encore décidé si elles allaient faire l’objet d’une procédure d’acquisition-démolition avec les fonds Barnier, compte tenu de l’exposition aux risques, ou si on va permettre aux personnes de continuer d’y habiter. (…) La commune de Breil-sur-Roya, comme l’ensemble de la vallée de la Roya, se relève, progressivement. Les travaux avancent, ils avancent vite au regard de l’étendue des dégâts mais on sait malgré tout qu’on a des chantiers pour plusieurs années. On a une échéance importante aujourd’hui avec la réouverture du pont de Perthus, qui avait été emporté entre Breil et la frontière italienne. Ensuite, il y a tout un tas d’infrastructures, notamment communales, qui sont à reconstruire. À chaque fois qu’on reconstruit quelque chose, on essaie de le faire en mieux. Le grand événement qui nous attend est la remise en eau du lac de Breil. (…) L’objectif c’est avant la fin de l’année de terminer, ou de lancer, l’ensemble des opérations de reconstruction simples. Je parle des opérations pour lesquelles on reconstruit peu ou prou à l’identique. L’autre phase (concernera) tous les équipements qu’on a perdus et qu’on veut refaire différemment".

Photo de Une : Il y a un an à Breil sur Roya le parapet du pont Charabot était emporté, le bas du village noyé. Les plaies ne sont pas encore refermées © JMC

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