Un Salon des maires (...)

Un Salon des maires sous haute tension budgétaire

Le Premier ministre n’a lâché que quelques concessions face aux maires réunis lors de leur 97e congrès annuel à Paris. L’essentiel des mesures budgétaires sont maintenues et les communes craignent pour leurs investissements.

Relations toujours plus tendues entre le gouvernement et les maires de France.

A Paris, lors du 97e Congrès des maires, qui s’est tenu du 25 au 27 novembre, Manuel Valls a confirmé les choix budgétaires du gouvernement. Depuis plusieurs mois, pourtant, les collectivités territoriales alertent sur leurs effets néfastes sur les économies locales. Las, ce 27 novembre, les 50 milliards d’euros d’économies en trois ans à réaliser par les collectivités locales ont été confirmées par le Premier ministre, face au public des maires. Au total, sur la période 2015 -2017, cette économie représente une baisse de 11 milliards d’euros des dotations aux collectivités territoriales. « Tous les acteurs publics sont concernés. Je sais l’effort qui est demandé aux communes. Personne, et surtout pas moi, ne songe à le sous-estimer », a déclaré Manuel Valls au congrès, relayé par l’AFP.

Quelques concessions d’ordre financier ont toutefois été annoncées ce jour là.

Tout d’abord, l’aide de l’Etat qui accompagne les communes engagées dans la réformes des rythmes scolaires « sera pérennisée au-delà de l’année 2015-2016 », a promis Manuel Valls. Une réponse à une revendication avancée par l’Association des maires de France (AMF), dès le lancement de la réforme. Deux nouvelles autres mesures sont également prévues en faveur des communes, pour un montant global de 300 millions d’euros. Il s’agit, tout d’abord, d’une augmentation de 200 millions d’euros d’une aide spécifiquement conçue pour les territoires ruraux , « la dotation d’équipement aux territoires ruraux » (DETR). Par ailleurs, un fonds d’aide de 100 millions d’euros pour les « maires bâtisseurs » est mis sur pied. Les communes se verront accorder 2 000 euros pour chaque logement construit dans les zones tendues. La somme s’ajoute aux 5 milliards d’euros dont est dotée l’ANRU pour la rénovation urbaine. Partant, d’autres outils de soutien à l’investissement public local sont déjà actifs a souligné le Premier ministre. Exemple : 12,5 milliards d’euros sont mobilisés dans le cadre des contrats de plan Etat-Région, dans les six ans à venir. Se présentant comme soucieux du dialogue avec les élus locaux, Manuel Valls a proposé une réunion trimestrielle avec l’AMF, sur le sujet des mesures de soutien à l’investissement public local.

Les investissements sacrifiés

De quoi rassurer les élus locaux ?
Les investissements du bloc communal pourraient diminuer de 8% par an jusqu’en 2017, soit une baisse de 22% en trois ans, d’après une étude de la Banque Postale, présentée en ouverture du Congrès des maires… Or, pour plus des trois quarts des maires, le maintien de l’investissement dans leur commune constitue un enjeu prioritaire, mesure le baromètre du Courrier des maires et des élus locaux. Las, l’investissement risque fort d’être le premier à souffrir de la baisse des dotations de l’Etat, les communes se refusant à augmenter les impôts locaux. « Nous n’accepterons pas le transfert de l’impopularité fiscale », a ainsi déclaré François Baroin, nouveau président de l’AMF. Pour lui, cette impasse budgétaire « nous conduira à remettre en cause des services essentiels pour la population » des communes et « va produire un effet de souffle dont nous n’avons pas fini de mesurer toutes les conséquences ». Ce sont d’abord les PME et TPE locales qui risquent de pâtir de ces baisses d’investissement. Avec, en première ligne, le BTP , déjà descendu dans la rue, en octobre dernier, pour exprimer son inquiétude . A l’initiative de l’AMF, une motion destinée à alerter les pouvoirs publics sur les conséquences de la baisse des dotations de l’Etat, a été adoptée par environ 14 000 communes…

C’est dans ce contexte chahuté, que François Baroin, maire de Troyes, et ancien ministre de l’Economie a succédé à Jacques Pélissard, à la tête de l’Association des maires de France.

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