Une défense bidon en (...)

Une défense bidon en béton

Depuis un siècle, les exemples sont nombreux où l’on a vu les tout puissants États-Unis prendre des libertés avec le droit international et avec les droits de l’homme tout court. Ils n’ont ainsi pas hésité à sacrifier des millions de civils pour faire la guerre (Vietnam), l’arrêter au prix de la dévastation atomique (Hiroshima), ou plus prosaïquement pour défendre leurs intérêts économiques et stratégiques (Golfe, Irak).
On peut déplorer la manière, mais il y avait derrière ces opérations militaires la défense d’un monde libéral au sens politique du terme. Dans lequel, depuis 1945, les populations ont trouvé leur compte avec ces démocraties sociales certes imparfaites, mais comme nous n’avons toujours pas trouvé mieux...
Aujourd’hui, l’opulente Amérique de Trump entend utiliser des moyens très discutables pour se "protéger" de migrants venus du Mexique : les mêmes que ceux des défuntes RDA et URSS avec la construction d’un nouveau mur de la honte (dont par ailleurs, nous autres Français, connaissons bien toute l’efficacité de ce genre de dispositif depuis une certaine ligne Maginot...)
De Kennedy à Reagan, les présidents US n’ont pourtant eu de cesse de faire tomber le mur de Berlin, une abomination qui a coupé l’Europe en deux et partagé les familles allemandes pendant une trentaines d’années.
Mais à rebours de ses prédécesseurs, le locataire actuel de la Maison Blanche s’engage sans état d’âme dans une attitude de"bunkérisation". Elle se traduit par un autre mur, celui des taxes sur les produits européens exportés aux USA, qui a évidemment appelé en riposte à des mesures similaires du vieux continent. Spirale mortifère.
Ces décisions catastrophiques pour l’économie, cet isolationnisme revendiqué ne sont encore rien en regard des 2 300 enfants de migrants détenus derrière des grilles sur le territoire américain. Séparés de leurs parents, répartis dans les différents états du pays, mais tellement "ventilés" que l’administration américaine elle-même peine à les retrouver. Après Guantanamo, quintessence de la zone de non-droit international, un "plan" est maintenant à l’étude dans les ministères américains pour créer de nouveaux centres de rétention dans des bases militaires abandonnées...
Tout cela dans le silence assourdissant de nos chancelleries, qui préfèrent garder un œil sur les chiffres du commerce extérieur, plutôt que sur les grands principes.
Quelques images de petits bouts de choux pleurant derrière des grilles auront fait basculer l’opinion américaine, jusqu’à la première dame.
Trump n’en est pas à un revirement près. Il n’est plus qu’à espérer un sursaut de réalisme et d’humanité, mais ce n’est pas gagné, alors que l’Amérique d’aujourd’hui utilise les méthodes qu’elle combattait jadis...

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