Université d'été du Medef

Université d’été du Medef : les patrons azuréens mobilisés pour la réussite

Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nice Côte d’Azur, Jean-Pierre Savarino, était présent aux côtés des patrons azuréens et de Philippe Renaudi à l’université d’été du MEDEF. Les deux hommes partagent le même constat après l’intervention du Premier ministre.

"Raisonnablement optimistes" pour le 06

Jean-Pierre Savarino et Philippe Renaudi - (DR JMC)

"Pour nous, entrepreneurs, ce qui est important, c’est la mise en œuvre concrète des réformes. Parce que, comme toujours en France, on est frileux dans l’application des décisions. Cela dit, le constat est bon. On n’a surtout pas besoin d’incantations non suivies d’effet. Le gouvernement a une ligne claire, des objectifs qui correspondent aux attentes des adhérents du syndicat patronal" commente le président de la Chambre consulaire.
Alors que l’économie du département est "globalement bien orientée après une saison touristique plutôt bonne", le léger coup de mou sur la croissance et l’activité n’inquiète pas trop Jean-Pierre Savarino : "Il y a un léger tassement, c’est vrai, mais sur une séquence de temps plus large, nous restons sur une dynamique, sur une pente à la fois positive et modérée".
Vu au travers du prisme de l’Union Patronale 06, Philippe Renaudi "ressent" le ralentissement constaté sur le terrain par les 8 500 entreprises adhérentes qui appartiennent à tous les secteurs d’activité. "Nous sommes raisonnablement optimistes pour le département".
Les deux responsables azuréens se disent rassurés sur le maintien du crédit impôt recherche, déterminant pour nombre de nos entreprises. Ils s’interrogent sur la réforme de la formation et de l’apprentissage dont les conditions d’application ne sont pas encore connues. Ils s’accordent pour dire qu’il faut "arrêter de créer des contraintes" par de nouvelles lois et règlements et donner "de la durabilité" car les entreprises ont besoin d’un contexte stable pour investir et prospérer.
Concernant les A-M, Jean-Pierre Savarino voit dans les prochains mois une situation "globalement positive avec modération" pour l’industrie et le numérique, mais assez nuancée dans le commerce, avec des situations délicates dans les centres-villes qui obligeront à un repositionnement des boutiques et à la définition de nouvelles orientations publiques.

Attirer de nouvelles entreprises sur notre territoire

Aller à la chasse aux grands investisseurs d’Île-de-France qui veulent venir s’installer sur les A-M : tel était le but du stand tenu par "Team Côte d’Azur" en partenariat avec la Métropole. L’université du MEDEF représentait en effet une belle opportunité de rencontrer les décideurs de premier rang et de leur "vendre" notre adresse, à tout le moins d’établir un premier contact.
Pendant ces deux journées, le stand a donc présenté les atouts du 06 : la smart-city, les grands projets stratégiques de la Métropole comme le tramway, Nice Méridia et les opérations au sein de l’Eco-Vallée, dont la construction de nombreux immeubles d’affaires. Sans oublier Sophia Antipolis et son terreau favorable aux clusters "tech" et à l’intelligence artificielle.
Les talents disponibles sur le territoire, des prix immobiliers professionnels encore attractifs (par rapport à la région parisienne, cible principale de cette opération), l’effet village mondial sont les principaux atouts du 06. Pour ne rien dire de la pissaladière, de la socca et du cadre de vie...

Avec le gouvernement, une entente cordiale, mais...

"La confiance est fragile. Les mesures annoncées par Bruno Lemaire sont un très mauvais signal". En présence du Premier ministre, Geoffroy Roux de
Bézieux n’a pas tourné autour du pot pour traduire l’agacement du MEDEF de voir reportée la baisse des charges patronales. Mais le patron des patrons, comme il n’aime pas qu’on l’appelle, s’est surtout appliqué à tracer un
objectif pour les entreprises pour les années à venir. Pour cela, il a tenu un discours plus politique qu’économique. D’abord en réaffirmant le besoin d’Europe. "Ce que l’on appelle le populisme doit nous interroger, la victoire de ces partis est possible" a t-il prévenu. Citant "la fuite en avant de l’Italie", la Grande Bretagne qui redevient une île, "le capitalisme d’État chinois et l’isolationnisme des USA", il a incité les entrepreneurs à "prendre toutes leurs responsabilités en regardant loin" alors que des questions se posent sur le libre-échange, sur l’environnement, sur l’accélération des nouvelles technologies "et même sur les modèles démocratiques". Il n’est pas intervenu sur la situation actuelle de notre économie, marquée par un ralentissement de la croissance qui se fait sentir dans plusieurs secteurs d’activités comme le bâtiment ou les travaux publics. "C’est le moment de faire entendre notre voix" a dit le président du MEDEF, qui a lancé un appel "aux syndicats réformistes" pour les prochaines discussions avec le gouvernement.
Se voulant résolument optimiste, Geoffroy Roux de Bézieux a lancé un appel pour que les entreprises fassent toute leur place aux jeunes générations. Et même si nous avons "pris vingt ans de retard" en matière de nouvelles technologies, il a estimé que "les cartes peuvent être rebattues". Et que la France puisse devenir une vraie nation digitale et de startups.

Nos échos

Trésorerie
Le MEDEF a décidé de se passer des ressources accordées par l’État aux syndicats, soit 40 % de son budget. Ce qui demandera des efforts mais donnera aussi une totale liberté à cette organisation qui veut peser de tout son poids pour défendre les entreprises.

Gourmandise
Parmi les invités à déguster le gâteau d’anniversaire des 20 ans du MEDEF, le président de l’UPE-06 Philippe Renaudi et son vice-
président Bruno Valentin n’ont pas été les moins gourmands. Normal, quand on est habitué à faire la course en tête...

So british...
Édouard Philippe manie un humour très british. Par exemple, il a confié "qu’il m’arrive d’écouter France Inter le matin", allusion à la démission du gouvernement de Nicolas Hulot. C’est de cette façon qu’il a appris le départ de son ministre, mais il n’a pas précisé si cette nouvelle lui avait fait avaler son croissant de travers…

Un pour tous, tous pour un
Si le Premier ministre a globalement caressé le MEDEF dans le sens du poil, il a aussi fait l’éloge du service public. "On na rien trouvé de mieux pour assurer la liberté, l’égalité et la fraternité pour tous". Transmis aux fonctionnaires de l’État, dont les postes vont disparaître dès le budget 2019…

Capital
"Il faut réveiller l’argent qui dort dans le capital". Cette phrase n’est pas de Karl Marx, comme on pourrait le penser, mais d’Édouard Philippe, dans une allusion à la valeur des biens immobiliers.

Reconnaissance
"On est toujours très applaudi lorsque l’on est parti". Confidence du président du MEDEF, à l’adresse de son prédécesseur Ernest-Antoine Seillière, salué chaleureusement par les adhérents.

Notre photo : La délégation des Alpes-Maritimes présente à l’Université d’été est venue faire la photo de famille sur le stand de Team Côte d’Azur et de la Métropole. (DR JMC)

deconnecte