Veni, vidi... vite (...)

Veni, vidi... vite dit, de Jean-Michel Chevalier

- Finances : L’interview de début d’année accordée par Christian Estrosi à nos confrères de Nice Matin (16 et 17/01) a beaucoup fait parler « en ville ». De mauvais esprits font remarquer que le report forcé pour cause de finances communales sous pression de la « remise à niveau d’équipements culturels comme « l’opéra, le musée Chéret, le 109, le palais de marbre, le musée d’histoire naturelle etc. » tombe mal au moment où la ville est candidate au titre de capitale européenne de la culture. D’autant que cela s’ajoute à la récente destruction du TNN et à celle prochaine d’Acropolis qui abrite pourtant de belles salles de spectacle.

- Priorités : La possibilité d’une augmentation des impôts locaux si l’état n’était pas au rendez-vous en apportant « des aides au même niveau que (celles accordées) aux TPE et PME » fait aussi tomber de leurs chaises certains Niçois, qui ne sont pourtant pas tous dans l’opposition municipale. La crise énergétique est passée par là. La Ville a vécu sur un grand pied en investissant beaucoup grâce à des taux d’intérêts bas. Mais cette époque est révolue, et il faut désormais prioriser … les priorités pour « tenir 60 à 70% » des projets pour passer les trois prochaines années.

- Péage : En vertu de la loi de décentralisation 3DS, une vingtaine de régions et départements vont pouvoir « reprendre » à l’État des portions de routes nationales et d’autoroutes quand celles-ci ne sont pas concédées. Les Azuréens devront encore attendre pour le contournement gratuit de Nice puisque leur portion de réseau est passée sous le giron de Vinci-
Escota. Malgré les demandes des usagers et des élus, il faudra continuer à payer son obole...

- Logique : Au moins la dématérialisation forcenée des services publics a-t-elle le mérite de faire bouger en « haut lieu ». Alors que jadis on pouvait obtenir rapidement sa carte d’identité dans sa mairie, la mise en place des demandes via le numérique a porté ce délai jusqu’à 90 jours et parfois même six mois ! Annoncé à grands coups de trompettes, un premier plan de résorption a été tellement efficace qu’il est maintenant suivi par un deuxième. Pour lequel la Ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité Dominique Faure a annoncé que l’État va débourser 20 millions pour équiper les mairies du matériel adéquat. Au pays de Descartes, il aurait été judicieux de commencer par là...

- Dangereux : Opposés à la réforme des retraites, c’est leur droit, et participant aux manifestations, c’est encore leur droit, les énergéticiens CGT ont annoncé vouloir aller plus loin en coupant l’électricité aux députés qui défendraient le texte à l’Assemblée. C’est pour le moins une curieuse et inquiétante conception de la démocratie...

- Inflation : Les centres Leclerc ont acheté une campagne de publicité dans la presse pour protester contre le projet de loi « qui limite les négociations de prix ainsi que la pratique des promotions ». Un texte qui pourrait, selon le distributeur, « favoriser les grands industriels et les multinationales qui annoncent des augmentations de tarif énormes ». Prendre la défense des consommateurs est une bonne idée. Sans passer par la loi, et sans plus attendre, Michel-Édouard pourrait par exemple enrichir le
« panier anti-inflation  » de marchandises de première nécessité en cours de discussion entre le gouvernement et les grands distributeurs…

Visuel de Une Louis Amstrong se sentirait bien seul dans les jardins de Cimiez sans le proche voisinage de cette benne à ordures qui lui obstrue la vue depuis des mois. Dans une ville qui ambitionne de devenir capitale européenne de la culture, « Satchmo » mérite davantage de considération ! ©JMC

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