Veni, vidi... vite dit, de Jean-Michel Chevalier

- COCORICO  : Cannes vient d’obtenir l’autorisation pour réutiliser ses eaux usées traitées afin de nettoyer les rues et irriguer les espaces verts. C’est la première ville a obtenir ce feu vert de l’État. Un « projet précurseur » selon le maire David Lisnard, qui a mis près de dix ans à aboutir, tant les lourdeurs administratives (et sans doute les ouvertures de parapluie) ont ralenti un dossier qui aujourd’hui, face à la menace de sécheresse, fait la preuve de son évidence. Tout vient à point pour qui sait attendre… longtemps !

- SOLIDARITÉ : Alors que le service d’aide à domicile niçois Togi Santé fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire et que «  130 familles d’adultes et d’enfants sont dans une situation inquiétante  », Christian Estrosi a saisi le ministre des Solidarités et l’Agence Régionale de Santé pour apporter « dans les plus brefs délais » des solutions. Il sollicite aussi la tenue d’une cellule de crise avec les acteurs en charge de ces sujets, en premier lieu le Conseil départemental des Alpes-Maritimes, pour apporter des solutions pour ces enfants et adultes et leurs proches aidants.

- TRACES : Venu défendre trois films au Festival de Cannes, Benoît Magimel a laissé ses empreintes sur le « Chemin des étoiles » sur lequel il rejoint 450 autres stars (Spike Lee, Catherine Deneuve, Sharon Stone, Meryl Streep, Tim Burton et Sylvester Stallone, pour n’en citer que quelques-unes). En dehors des écrans, il s’engage pour des œuvres caritatives en mettant sa notoriété au service de la protection de l’environnement et de l’aide aux personnes défavorisées.

- BONI...MENTEUR : Dans une longue et improbable liste d’instruments de cuisine qu’il débitait à toute vitesse et « bradait » pour 25 euros « seulement », ce camelot volubile installé sur un marché a glissé un facétieux
« épluche tagliatelle ». Sans doute avait-il en tête la chanson La complainte du progrès de Boris Vian qui, déjà à l’époque, vantait le ratatine-ordures, la tourniquette pour faire la vinaigrette, le repasse-limaces, le tabouret à glace, le chauffe-savates, le canon à patates et l’éventre-tomates. Pour 25 euros, c’est une affaire…

- BAPTÊME : Pour moderniser ses réseaux souterrains de canalisations sans interrompre la circulation en surface, la ville de Cannes a fait appel à deux microtunneliers qui vont permettre d’installer un collecteur principal à grande profondeur pour récupérer les eaux usées. Ces deux appareils répondent aux doux noms d’Eléonore et de la Belle Otero. Baptiser tous les engins de chantier, voilà une idée ... à creuser.

- ÉCHO : « Rebelle de salon », « enfant gâtée », « routine »... Les épithètes ont fleuri après le discours clivant de Justine Triet prononcée après sa Palme d’Or dans laquelle la réalisatrice revient sur la réforme des retraites et la « marchandisation de la culture ». Qui n’a pas empêché, et c’est heureux, le subventionnement de son film. À Cannes, la cérémonie de clôture constitue une (grosse) caisse de résonance...