Voyage en Italie dans un

Voyage en Italie dans un fauteuil Voltaire par temps de covid

Sans attendre la 5ème vague ni le tsunami Omicron qui submerge tout, notre Europe des 27, bonne fille, a mis en place un passe sanitaire "international" destiné à nous aider à jouer les saute-frontières. Ce document (imprimé ou sa version numérique sur smartphone) est lisible par les hôteliers, restaurateurs et par les autres prestataires du vieux continent qui conditionnent l’accès de leurs installations à cette formalité.
Il y a donc une indéniable bonne volonté pour limiter au maximum les enquiquinements par ces temps de Covid. Mais, dans la pratique, les mesures et les démarches ne sont pas vraiment compréhensibles. Et l’on cherche encore leur logique après une expérience vécue la semaine dernière chez nos voisins italiens.
Avant de quitter la mère-patrie et d’embarquer en avion, vous devez remplir une fiche européenne de "traçabilité numérique". C’est un travail fastidieux, qui vous demande de préciser d’où vous venez, où vous allez, par quel(s) pays vous avez précédemment transité, les adresses de vos logements, les personnes à prévenir en cas d’urgence, etc. Et cela, autant de fois qu’il y a de voyageurs.
Si c’est pour "retrouver" d’éventuels cas contacts, pourquoi pas après tout, philosophez-vous in petto...
Sauf qu’arrivé à destination, personne ne vous demandera ce document de traçabilité présenté comme indispensable. Pour être tout à fait clair, vos interlocuteurs ne le connaissent pas et s’en contrefichent. En Italie, où nous sommes en ce moment considérés un peu comme des pestiférés eu égard à nos chiffres de contamination, les personnes venant de France sont immédiatement dirigées vers un centre de test, au fin fond de l’aéroport. Se forme alors un potentiel cluster - un avion entier - avec tous les
passagers du vol qui s’accumulent au guichet d’accueil pour remplir un satané document numérique italien qui ressemble pourtant beaucoup à notre fiche de "traçabilité" européen. Ensuite, vous marinerez un bon moment debout en file indienne avant que l’on vous écouvillonne les fosses nasales.
Le résultat du test vous est adressé par email dix minutes plus tard. Si vous êtes positif, c’est case "prison" : vous serez conduit dans un hôtel dédié pour le temps d’une quarantaine. Si vous êtes négatif, vous pouvez enfin entrer sur le territoire italien.
Ensuite, dans la "vraie" vie des boutiques et des restos, ce sera selon : passe et masque obligatoire chez certains (la majorité), tandis que d’autres s’en moquent comme de leur premier rhume.

Au retour à Paris, rien de tout cela : pas de douaniers, pas de contrôle. On sort de l’aéroport comme d’un moulin. Faut-il en conclure que l’on n’importerait pas de Covid ?
Je ne sais si c’est grâce à Voltaire que je traverse les frontières et de la faute à Rousseau si je deviens un peu parano.
Nos technocrates de Bruxelles ont encore du pain sur la planche pour harmoniser les procédures et les rendre vraiment efficaces...

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