Webinaire #Agirpour (...)

Webinaire #Agirpour du Wilson Club : les chefs d’entreprise témoignent

Pour ce dernier webinaire organisé par visioconférence, le Wilson Club a décidé de faire un petit retour sur la période de confinement. Pour cela, il a invité trois chefs d’entreprise à venir raconter leur histoire, leurs expériences et la manière dont ils ont géré la situation. Me Cécile Schwal, avocate et responsable chez Schwal & Associés, Arnaud Sbirrazzuoli responsable de l’agence immobilière Nice Riviera et Karine Marro responsable de la Boulangerie Jeannot ont accepté de participer aux côtés d’Edwige Rossy, la présidente du Wilson Club et gérante du cabinet comptable Fiduciaire Wilson.

Quels ont été les impacts du confinement sur votre organisation interne ?

Edwige Rossy : L’équipe s’est très vite mise au télétravail car le métier de comptable facilite cette méthode de travail. « L’entreprise n’a jamais vraiment fermé, moi j’étais tout le temps présente et les collaborateurs tournaient sur site notamment pour relever le courrier, écouter les messages, etc.  »

Me Cécile Schwal : La profession d’avocat a aussi permis de mettre en place assez facilement le télétravail ainsi que le respect des distanciations sociales. Les collaborateurs se sont beaucoup concentrés sur les questions de leurs clients en suivant l’actualité, pour trouver les réponses justes et précises.

Karine Marro : Pour la responsable de la boulangerie cela a été dur de ne servir que peu de clients. « J’ai commencé par mettre en place des tournées pour que tous les membres de l’équipe puissent travailler car aucun ne souhaitait être mis au chômage partiel. Puis on a fini par modifier les horaires de la boutique. On n’ouvrait que jusqu’à 14h. »

Arnaud Sbirrazzuoli  : L’arrêt a été difficile, il a fallu suspendre toutes les transactions. Mais le responsable de l’agence et les collaborateurs ont cherché à être rassurants et positifs auprès des clients, « en leur faisant notamment comprendre qu’ils pouvaient reporter ou annuler leur projet de vente ou d’acquisition de bien immobilier » explique-t-il.

Qui vous a soutenu en tant que chef d’entreprise ?

Edwige Rossy  : Les remarques, retours et remerciements positifs des clients ont beaucoup aidé et encouragé la responsable. Ainsi que la solidarité qui est née entre tous les collaborateurs, associés et clients. « Tous ces retours ont été bénéfiques, surtout psychologiquement, car il n’était pas toujours simple de trouver les bonnes informations, sans compter la peur permanente de rater quelque chose. Cela permet d’être encore plus actif et agile. »

Me Cécile Schwal  : « Travailler en collaboration avec son associée a aussi été positif. Premièrement, parce que c’est réconfortant de travailler à deux, mais aussi parce que cela resserre les liens » énonce l’avocate. L’omniprésence du comptable de l’entreprise a aussi été très importante. La gérante du cabinet adresse aussi un petit mot à sa famille pour la gestion des tâches quotidiennes et l’éducation des enfants car cela n’a pas toujours été simple de gérer. La reconnaissance des clients lui a permis, à elle et ses collaborateurs, de se sentir ’’utiles’’.

Karine Marro : Pour la responsable de la boulangerie, c’est la présence de sa comptable qui lui a permis de s’en sortir. Grâce à elle, elle se sentait en ’’sécurité’’ face à la situation, car c’est elle qui l’a accompagnée dans les démarches de demandes d’aides, la mise en place du chômage partiel, les demandes de prêts bancaires, etc.

Arnaud Sbirrazzuoli : L’expert-comptable a aussi beaucoup été sollicité, notamment pour les grandes questions d’actualité. Mais l’agent immobilier explique que sa famille a aussi été très importante. « On se sent soutenu au quotidien et cela remonte le moral.  »

Quelle stratégie managériale avez-vous mise en place pour motiver vos équipes ?

Edwige Rossy : Garder le lien avec les salariés a été la stratégie numéro une. Notamment grâce à des conversations de groupes, des mails, des réunions zoom, etc. Elle tenait absolument à prendre des nouvelles de ses salariés et surtout « savoir comment ils géraient la situation, car tous, ne sont pas armés de la même manière. »

Me Cécile Schwal : L’avocate a fait en sorte d’être au plus proche de son équipe, d’abord pour prendre soin d’eux et garder une forte cohésion de groupe. Pour elle, il faut évoluer tout ensemble, avec les clients, mais aussi avec ses collaborateurs. « On vit toujours dans une atmosphère angoissante et en plus de cela, le déconfinement entraîne une série de mesures à respecter, il faut qu’on s’adapte à l’évolution de la situation, mais aussi à ce qui nous entoure. »

Karine Marro : Le lien avec l’équipe a toujours été maintenu puisqu’ils travaillaient à tour de rôle. «  Leur principale inquiétude est le manque d’activité d’ici quelques semaines, ils ont peur de perdre leur emploi  » indique Karine Marro. Pour faire face à cette peur, la responsable reste positive et encourage ses employés. Elle a aussi beaucoup écouté ses clients, notamment les restaurateurs afin de les aider comme elle le pouvait.

Arnaud Sbirrazzuoli : L’agent immobilier a tout fait pour que ses salariés ne raccrochent pas trop durant le confinement : « c’était une période de ralentissement d’activité, mais pas d’arrêt total. Il fallait, dès cette période, commencer à chercher des solutions pour la suite, en terme de communication, de stratégie, de protection, etc., il fallait préparer les clients à la reprise, se mettre à la page en cas d’éventuelles modifications juridiques. » Mais surtout, il fallait créer différents sénarii de reprise car l’avenir du marché immobilier était et reste assez inconnu.

Comment avez-vous préparé la reprise ?

Edwige Rossy : En douceur : « Les clients ont joué le jeu avec le port du masque et des gants, avec les prises de rendez-vous. » Mais les inquiétudes des salariés étaient très présentes et cela n’a pas toujours été évident pour la responsable de définir quelles étaient les craintes de chacun. Mais dans l’ensemble, tout le monde a été raisonnable.

Me Cécile Schwal  : En douceur aussi. Il faut laisser le temps aux gens de reprendre confiance envers le monde extérieur, « je trouve que ce passage se fait progressivement et plutôt naturellement.  » Pour l’avocate, il y a toute de même une petite nouveauté qui est de plaider en portant un masque, « ce n’est pas simple et c’est étouffant, surtout en portant la robe et en plaidant dans une salle sans climatisation, poursuit-elle, d’autant plus que les avocats ont tendance à plaider avec leur visage, en faisant des gestes, etc. C’est une nouveauté à laquelle il faut un peu de temps pour s’habituer.  »

Karine Marro : La reprise s’est déroulée calmement. Les locaux ont été désinfectés entièrement avant la réouverture, «  mais sans visibilité sur la suite des événements et notamment sur la saison estivale, cela va être compliqué de s’organiser ». La responsable explique aussi que travailler avec un masque dans les métiers de bouche, n’est pas simple non plus.

Arnaud Sbirrazzuoli : Pour l’agence immobilière, la reprise a été plutôt surprenante. Beaucoup de demandes de visites. Mais pour le responsable, la situation ne va pas durer, « je pense que nous en sommes tous conscients, la crise est plutôt devant nous que derrière nous. » Malgré cette idée, il reste très positif pour maintenir son moral et conforter son équipe.

Après la reprise, comment avez-vous réorienté votre stratégie ?

Edwige Rossy  : Il faut s’adapter aux besoins des clients. Pour l’heure, il ne peut pas y avoir de stratégie à proprement parler étant donné que les chefs d’entreprise n’ont pas de visibilité sur l’avenir. La stratégie aujourd’hui n’est qu’un fil conducteur car il est difficile de savoir quoi et comment prédire. Pour la comptable, la crise sanitaire aura tout de même permis une prise de conscience : « L’importance du lien social, qu’il faut par ailleurs, continuer à entretenir. »

Me Cécile Schwal : Il faut s’adapter plus facilement aux demandes des collaborateurs et aux attentes des clients. «  Surtout qu’aujourd’hui, on vit dans un monde où tout va plus vite. C’est en partie dû à la visioconférence. Les réunions sont plus rapides, on a plus de disponibilités pour eux. »

Karine Marro : Pour la commerçante la reprise est loin d’être facile. Les habitudes ne sont pas totalement revenues. Les clients non plus. Elle n’a aucune visibilité sur l’avenir, « c’est d’autant plus difficile de vivre et de travailler avec la pression constante d’une potentielle seconde vague du virus et d’une nouvelle période de confinement. »

Arnaud Sbirrazzuoli  : L’aspect psychologique va rester encore longtemps chez les clients et ce n’est pas toujours simple de réaliser une vente, quand une visite se déroule dans un climat anxiogène, les gens se méfient plus. «  Je pense qu’il faut qu’on essaie de les encourager à prendre un peu cette situation à la légère et de manière décontractée, tout en restant sérieux, bien sûr. »

Durant tout le mois de juin, le Wilson Club a organisé différents webinaires dont le but était de livrer quelques conseils d’experts pour agir et s’en sortir face au confinement et à la crise sanitaire.

Tous ces webinaires sont disponibles en replay sur le site internet du Wilson Club.

Par ailleurs, il vous donne rendez-vous dès le mois de septembre pour de nouvelles formations, petits-déjeuners ou réunions en présentiel.
À suivre après la pause estivale.

Photos de Une : Edwige Rossy, Cécile Schwal, Arnaud Sbirrazzuoli et Karine Marro (Capture d’écran DR MR)

deconnecte