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Maires du 06 : leurs préoccupations face au désengagement financier de l’état

Les maires sont venus avec leurs interrogations, parfois leurs doutes, et s’ils ne sont pas forcément repartis de leur AG tenue à Vence vendredi 21 octobre avec des réponses, ils ont pu en tout cas échanger avec le préfet et les principaux directeurs des services de l’Etat.

Loïc Dombreval, maire de la cité des arts, a d’entrée donné le ton : "il est normal que les communes contribuent à redresser les comptes publics. Mais, responsables de 4% du déficit, elles voient leur DGF et leurs recettes amputées, ce qui représente pour elles un effort de 25%".
L’élu dresse les conséquences immédiates : moins d’investissements et emplois non reconduits dans des services pourtant déjà démunis. Il a plaidé pour que l’Etat et les collectivités passent un "pacte de stabilité" financier dans l’intérêt des administrés.

Honoré Colomas s’est fait l’interprète des doutes des élus de terrain confrontés à de grandes difficultés pour boucler leurs budgets. Photo JMC

Honoré Colomas, président de l’association des maires du 06, a estimé "qu’il est très dur pour un maire d’apprendre par la presse la présence dans sa commune d’un individu radicalisé ayant commis l’irréparable". Il a plaidé pour que l’Etat tienne les maires au courant de la situation. Il a rappelé la position de l’association nationale des maires : pas de centres d’accueil de migrants imposés aux communes sans concertation.

Le préfet Adolphe Colrat a répondu point par point, et si tous les maires n’ont pas forcément été convaincus, en tout cas ils ont apprécié cette volonté de dialogue ouvert et sans arrière-pensées.

En bref

- Rentrée scolaire : malgré les craintes des familles après les attentats, elle s’est bien déroulée grâce à la mobilisation des maires, de l’Etat, du département et de la région.

- Investissements : le préfet a rappelé que l’Etat a mis à disposition des collectivités des aides importantes qui peuvent être mobilisées pour soutenir l’activité.

- Prison  : concernant ce dossier chaud bouillant, Adolphe Colrat a parlé d’une "surpopulation considérable" sans évoquer le lieu d’implantation du nouvel établissement, objet d’un bras de fer avec des élus.

- Risques naturels  : des leçons ont été tirées de la nuit tragique d’octobre 2015 qui fit 20 morts. La culture du risque et de la prévention doivent être développés.

Veni, vici...vite dit !

- ALLO, ALLO ? Plaidant pour sa centaine d’administrés, le maire de Conségudes, René Trastour, déplore que le moindre nuage prive les habitants de téléphonie mobile. Dans ce charmant village, l’internet n’arrive pas par les corbeaux mais par le satellite. Et ça ne passe pas quand la météo est mauvaise. En attendant la fibre, reste à brûler un cierge à saint Médard...

- ÉTALEMENT : Le président des maires Honoré Colomas se fait l’avocat de ses 183 confrères pour demander que la cotisation versée par les communes au SDIS ne soit pas payée en une seule fois en début d’année comme actuellement, mais lissée sur plusieurs mois. Parce que comme les budgets communaux sont tendus, un versement en quatre fois sans frais rendrait bien service...

- LOGIQUE : "Puisque le maire de Nice veut garder la prison à Nice, il n’y a aucune raison qu’elle soit construite à Saint Laurent-du-Var", martèle Joseph Segura, qui nourrit d’autres projets sur le quartier des Iscles où l’Etat a quelques vues.

- AU SECOURS ! "Y aurait-il des personnels à protéger et d’autres pas ?" s’interroge à voix haute le maire de l’Escarène, Pierre Donadey. Allusion à la suppression des permanences décidée unilatéralement par les agents de la CPAM qui ne viennent plus depuis les attentats à la Maison de service public. "Un distinguo intolérable, il n’y a pas deux catégories d’agents" gronde le préfet.

- ZÉRO POINTÉ : au sujet des plans de prévention des risques, le maire de Gourdon Eric Mele trouve "inacceptable" que les élus soient laissés seuls en première ligne face à leurs administrés, alors que ces PPR gelant une grande partie du territoire ne sont pas le fait des communes mais de l’administration. "On est dans la culture du risque zéro. Les PPR doivent être discutés, adaptés et présentés aux populations". Plutôt que de tomber d’en-haut, et sans être toujours judicieux.

Photo de Une : JMC

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