Or russe en Suisse : (...)

Or russe en Suisse : à qui le magot ?

Comme dans les bons films policiers, trois tonnes d’or provenant de Russie, et ayant transité par le Royaume Uni, ont fini par « atterrir » en Suisse au mois de mai. On ne sait pas qui a déménagé sa tirelire, mais l’opération n’a pas été assez discrète pour rester inaperçue. L’affaire fait grand bruit sur les bords du lac Léman.

«  L’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) est en train d’examiner les récentes importations d’or russe en Suisse à la lumière des sanctions économiques » écrit ainsi le quotidien Le Temps. Ce serait la première fois que de l’or russe « a trouvé le chemin » de la Confédération helvétique, un choix peut-être dicté par la discrétion légendaire des banques, mais aussi et surtout en raison de la présence de nombreux équipements dont dispose le pays pour fondre le métal précieux.

A qui appartient cette petite fortune, estimée à 191 647 536 euros (on vous fait grâce des 60 centimes) ? Mystère et boule de gomme. Aucune information ne pouvant «  pour des raisons légales » être fournies. Tant de pudeur nous émeut.

L’Association des fabricants et commerçants de métaux précieux, qui représente 90 % de l’or fondu en Suisse, affirme qu’aucun de ses membres « n’est à l’origine de ces importations ». Elle les appelle cependant à la vigilance, leur recommandant d’agir « avec la plus grande précaution (car) l’or douteux n’a pas sa place en Suisse ».

L’exportation d’or de la Confédération vers la Russie est interdite par le régime de sanctions mises en place depuis le début de la guerre en Ukraine. D’autres pays suivent, comme le Canada, le Royaume Uni, le Japon, les Etats-Unis, etc. Les chefs d’État du G7 vont dans cette direction pour assécher un peu plus le financement de la guerre de Poutine. « ?Le bannissement de cette source d’exportation majeure privera la Russie de milliards de dollars ? » a commenté sur Twitter le président américain Joe Biden.

Après les yachts, les villas et les voitures de luxe « gelés », voilà maintenant que ces « pauvres » oligarques vont devoir faire preuve de beaucoup d’imagination pour continuer à planquer leurs noisettes ailleurs qu’en Russie. Mais pourquoi tiennent-ils donc tant à mettre leur magot à l’ombre ailleurs que dans leur mère-patrie, un petit paradis si l’on en croit le Kremlin...

Photo de Une : illustration DR

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