Prêt immo : pas de risque

Prêt immo : pas de risque de remontée des taux à court terme

Pour Jean-Marc Casalati, directeur du secteur immobilier de la Caisse d’épargne, les ménages et les investisseurs auront toujours un accès facile au crédit en 2021

- Les taux à la baisse vont-ils durer ?

Il y a eu deux tendances en 2020. Une, haussière, en mars, avec le confinement, les marchés se sont affolés et les taux ont augmenté de 0,8% jusqu’à fin juillet. Depuis, nous avons réamorcé une descente des taux jusqu’à aujourd’hui, pour retrouver le niveau d’avant le premier confinement début 2020. Pour l’instant, nous n’avons pas de vision à moyen et long terme et nous n’avons donc aucune certitude sur une éventuelle remontée des taux. Dans cette conjoncture assez compliquée, en retrouvant les niveaux les plus bas et a priori jusqu’à la fin du 1er trimestre 2021, c’est plutôt une bonne nouvelle pour les emprunteurs.

- Qu’est-ce que cela veut dire de la situation : peu d’emprunteurs, trop d’argent disponible ?

Non, pas du tout. Ce sont les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne qui ont un impact sur le taux de votre emprunt. En effet, la BCE utilise les taux directeurs comme des instruments de politique monétaire influant, ayant un rôle important sur l’inflation dans la zone euro, et sur les taux de crédits accordés aux banques via principalement les taux interbancaires.

- La situation est-elle identique pour le neuf et l’ancien ?

Oui, les banques ne font pas de différence entre neuf et ancien, hormis pour les prêts réglementés comme le PTZ plus favorable pour le neuf. L’incidence va donc reposer sur le prix du mètre carré acheté, pas sur le taux de l’emprunt. La problématique va se situer pendant ce premier semestre sur l’offre dans le neuf. Elle va diminuer parce qu’en 2020 des chantiers ont été arrêtés par le confinement, que l’octroi des permis de construire a fortement ralenti comme à chaque année d’élection municipale. Les développeurs pour les promoteurs n’ont pas pu travailler pour trouver du foncier. Toutefois le stock neuf existant a permis de faire une bonne année 2020, mais il est maintenant insuffisant et l’offre va automatiquement diminuer sur le premier semestre 2021. De leur côté, les prix sur l’ancien se maintiennent, donc l’écart de prix constaté entre neuf et ancien restera à peu près identique en 2021.

- Y a t-il une clientèle ayant un accès plus difficile au crédit ?

La crise actuelle fragilise une partie de la population. Si vous travaillez en entreprise, même en CDI, vous savez déjà que l’année à venir sera difficile... Pour l’instant, au niveau bancaire, ce n’est pas un critère d’accès au crédit immobilier car il y a peu de fermetures d’entreprises. Donc, si vous êtes en CDI, nous considérons que vous avez droit à l’accès au crédit. Nous restons cependant vigilants pour certains secteurs, même si vous travaillez en CDI, par exemple pour les employés de la restauration, car leur situation est évidemment assez fragile. Cela dit, les gens connaissent mieux que nous la situation de leur entreprise. Ils ne vont donc pas s’engager d’eux-mêmes sur un crédit s’ils savent qu’ils risquent de se retrouver en difficulté. Cette attitude prudente se vérifie par un niveau d’épargne dite "de sécurité" qui n’a jamais été aussi important pour les ménages.

- La crise a t-elle un impact sur le nombre de dossiers de crédit ?

Non, nous sommes exactement sur le même volume qu’en 2019, qui était une très bonne année. Notre part de marché immobilier est de 19% sur le 06 et le 83, ce qui fait de la Caisse d’épargne Côte d’Azur le deuxième acteur sur le territoire. En 2020, l’octroi de crédit immobilier sera même légèrement supérieur à celui de 2019. En ce qui concerne cette année 2021, nos objectifs sont identiques et nous continuons à jouer notre rôle de prêteur.

- Si les crédits sont bas, qu’en est-il des assurances ?

Les établissements bancaires sont également très présents sur le marché de l’assurance immo. Ils proposent des contrats couvrant la totalité des risques assurables (décès, invalidité, incapacité de travail, assurance chômage etc.) 85% de nos clients sont assurés chez nous parce que nous proposons des couvertures bien adaptées à chaque cas et que nous sommes donc compétitifs sur les tarifs.

Propos recueillis par
Jean-Michel CHEVALIER

Visuel de Une : Jean-Marc Casalati, directeur du secteur immobilier de la Caisse d’épargne DR CECAZ

deconnecte