Taxes : ce qui carbure

Taxes : ce qui carbure bien, c’est la grogne !

Sentant venir la grogne prochaine, l’exécutif tente de prendre les devants au sujet du blocage annoncé des autoroutes le 17 novembre par les conducteurs (très) en colère par la hausse récente des taxes sur les carburants.

Tout comme pour le 80 km/h sur les routes ordinaires, le Premier ministre "assume une décision impopulaire", estimant qu’il n’a pas d’autres choix. Il explique que c’est la seule façon de faire baisser le niveau de pollution et de lutter contre le réchauffement climatique, et que la France doit prendre toute sa part dans ce combat.

Certes, le jour où le litre de diesel aura atteint des sommets déraisonnables, tout le monde se déplacera à vélo ou sur une trottinette et l’air des villes sera plus respirable. Mais ce n’est ni très réaliste, ni très fair-play, de renvoyer ainsi la balle sur les millions de Français qui n’ont pas d’autre moyen de déplacement que la voiture. Surtout dans les campagnes, où vivent quand même les trois quarts de la population...

Quant au président, il "comprend" mais fidèle à sa doxa assure ne rien vouloir changer, préférant une position politique (taxer les carburants plutôt que le travail) alors qu’au bout du compte l’addition est présentée à ceux qui utilisent leur voiture pour aller travailler...
Bien sûr, personne n’ose imaginer que les caisses sont vides et qu’une petite taxe par-ci, bien habillée de "vert-durable", pourrait passer sinon inaperçue du moins être admise.

La grogne est bien réelle. Il faut y faire attention, et écouter, ce qui n’est pas la qualité première de ce gouvernement.
Mais les Français doivent aussi faire les comptes dans leur globalité : les salariés ont gagné du pouvoir d’achat dès octobre avec la suppression de cotisations sociales (environ 12 euros net pour un SMIC). Et 80% des familles voient leur taxe d’habitation baisser dans des proportions variables, même si des collectivités ont elles aussi augmenté cet impôt au passage. On peut donc espérer que la part de pouvoir d’achat absorbée par les taxes sur les carburants sera mieux que compensée. C’est plutôt cela qu’il faudrait bien expliquer aux Français, qui ont toujours l’impression que l’on donne d’une main ce que l’on retire de l’autre.

En tous cas, il est certain qu’on ne purifie par l’air par des taxes, et tenter de le faire croire, c’est prendre ouvertement les gens pour des conducteurs du
dimanche.

Photo de Une (Illustration DR)

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